Plonger au Cœur de l'Océan : La Quête Scientifique de Fabrice Amedeo

Nov 7, 2024 at 6:45 AM
Bien que son Imoca ressemble à celui de ses concurrents, le bateau de Fabrice Amedeo comporte quelques particularités. Le skipper a en effet installé trois caissons équipés de capteurs océanographiques afin de mesurer la pollution microplastique, la biodiversité marine et les paramètres océaniques. Un projet conséquent qui lui tient à cœur et qui donne un sens supplémentaire à sa participation au Vendée Globe.

Un skipper passionné par la science

Des capteurs pour étudier l'océan

Fabrice Amedeo a équipé son Imoca de trois caissons contenant des capteurs océanographiques. Le premier mesure la pollution microplastique, le deuxième la biodiversité marine et le troisième le CO2, la salinité et la température des océans. Le skipper a également embarqué seize balises qu'il larguera dans différentes zones pour étudier les courants marins et la dérive des déchets.

Une approche révolutionnaire

Cette approche scientifique est qualifiée de "révolutionnaire" par les chercheurs qui travaillent avec Fabrice Amedeo. Les capteurs d'ADN environnemental permettent de recenser la présence ou l'absence d'espèces rares ou en voie de disparition, ainsi que de détecter les espèces invasives et les pathogènes. Cela offre une vision en temps quasi réel de la santé de nos océans.

Un engagement bénévole

Bien que le règlement du Vendée Globe n'impose rien aux skippers, de plus en plus d'entre eux s'engagent dans des projets scientifiques. En 2020, 12 skippers avaient déployé des instruments, contre seulement 15 sur les 40 engagés cette année qui n'embarquent aucun matériel. L'engagement de Fabrice Amedeo est bénévole, mais il considère que cela donne un sens supplémentaire à sa participation à la course.

Des défis techniques

Le dispositif océanographique embarqué par Fabrice Amedeo n'est pas sans défis. Le changement quotidien des filtres des capteurs lui prend environ 30 minutes par jour, et la consommation d'énergie de ces équipements est en hausse de 15%. De plus, la manipulation de ces filtres en pleine mer, dans des conditions loin d'un laboratoire, n'est pas chose facile.

Une opportunité pour les scientifiques

Pour les chercheurs, la collaboration avec les skippers du Vendée Globe est une belle opportunité. Ils peuvent ainsi recueillir des données dans des zones peu visitées, hors des "grandes autoroutes déjà cartographiées". Les résultats de l'édition 2020 ont déjà permis de tirer plusieurs conclusions, comme la répartition relativement homogène des microplastiques ou la présence inattendue de fibres cellulosiques.

Poursuivre l'engagement

Fabrice Amedeo espère pouvoir récolter davantage de données lors de cette nouvelle édition du Vendée Globe, après avoir été contraint à l'abandon en 2020. L'objectif est d'obtenir de nouvelles informations sur l'Atlantique, l'Océan Indien, le Pacifique et l'Antarctique, afin de poursuivre son engagement au service de la science.