Vers un budget d'austérité : Le nouveau ministre de l'Économie et des Finances dévoile ses intentions
Pour sa première interview, le macroniste Antoine Armand a choisi le journal de Vincent Bolloré pour exposer son credo budgétaire : des réductions de dépenses plutôt que des hausses d'impôts. Seule concession, il n'exclut pas des prélèvements "exceptionnels et ciblés". Mais ce sera Barnier qui décidera.Un cap économique clair pour redresser les finances publiques
Priorité à la réduction des dépenses publiques
Le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, Antoine Armand, a clairement affiché sa volonté de s'inscrire dans la continuité de la politique économique menée par son prédécesseur, Bruno Le Maire. Selon lui, la solution pour redresser les finances publiques passe avant tout par une réduction des dépenses plutôt que par une hausse des impôts. "Oui le contexte budgétaire est inédit et chaque ministère devra faire des propositions pour redresser les finances publiques. Mais je ne serai pas le ministre de la confiscation fiscale ni celui du sous-investissement dans notre avenir économique", a-t-il déclaré.Tout en laissant la porte ouverte à des "prélèvements exceptionnels et ciblés", le jeune ministre de 33 ans reste ferme sur le fait que ce sera le Premier ministre Michel Barnier, avec son ministre du Budget, qui définira les orientations fiscales. "Dans le contexte budgétaire, exclure d'office certains prélèvements exceptionnels et ciblés ne serait pas responsable. Mais cela ne fait pas une doctrine et ne résout pas notre problème : nous devons baisser la dépense publique et la rendre plus efficace", a-t-il expliqué.Soutenir les entreprises et l'attractivité de la France
Autre priorité affichée par Antoine Armand : le soutien aux entreprises. Selon lui, l'attractivité de la France, "c'est un résultat économique majeur que personne n'aurait espéré il y a dix ans. Tout comme le chômage au plus bas depuis quarante ans et les créations d'emplois industriels. Nous le devons à un cap clair économique tenu par Emmanuel Macron, Bruno Le Maire et sa majorité."Dans cette optique, le nouveau ministre s'engage à "poursuivre et amplifier" les politiques d'investissement d'avenir et de soutien aux usines qui se créent. "La compétition internationale implique que l'Etat soit derrière les entreprises sans faiblir ni alourdir, car les normes n'ont jamais fait une fiche de paie", a-t-il souligné.Travailler sur le "salaire décent"
Enfin, Antoine Armand a évoqué un autre chantier qu'il souhaite mener à Bercy : le "salaire décent". Selon lui, c'est "une idée mise en œuvre par le groupe Michelin, que j'emporte avec moi à Bercy". Il entend donc travailler sur cette question, probablement dans le cadre d'un dialogue avec les partenaires sociaux.Un profil atypique et engagé
Âgé de 33 ans seulement, Antoine Armand n'est pas un inconnu du grand public. En juillet dernier, alors qu'il était candidat à sa réélection en Haute-Savoie, il s'était fait remarquer lors d'un débat télévisé avec son adversaire du Rassemblement national, Anis Bouvard. L'élu RN s'était retrouvé en grande difficulté face à l'énarque et ancien inspecteur des finances sur les questions économiques, révélant ainsi les failles de certains candidats de l'extrême droite.Arrière-petit-fils du résistant Louis Armand, qui présida la SNCF et fut coauteur du plan Rueff-Armand, le nouveau ministre de l'Économie et des Finances entend ainsi mettre son expertise et son engagement au service de la politique économique du gouvernement Barnier. Avec un objectif clair : redresser les finances publiques tout en préservant l'attractivité de la France et le soutien aux entreprises.