Manifestations à Montpellier : Les militants s'opposent à la collaboration du Cirad avec Bolloré

Jan 31, 2025 at 8:20 AM
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Dans le sud de la France, des militants d'organisations environnementales ont organisé une action symbolique devant le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) à Montpellier. Cette manifestation faisait partie d'une série d'événements nationaux visant à dénoncer les pratiques controversées du groupe Bolloré. Les manifestants critiquaient notamment la collaboration entre le Cirad et Socfin, une entreprise dans laquelle Bolloré détient des parts. Les militants soulignaient que cette association était contraire aux valeurs éthiques du Cirad, tout en mettant l'accent sur les préoccupations liées aux violations des droits humains par Socfin.

Une campagne nationale contre l'influence de Bolloré

À travers la France, plusieurs groupes se sont mobilisés pour contester les activités du milliardaire Vincent Bolloré. À Montpellier, une dizaine de militants d'Extinction Rebellion et des Soulèvements de la Terre ont distribué des tracts aux employés du Cirad, expliquant leurs inquiétudes concernant la collaboration entre PalmElit, une filiale du Cirad, et Socfin. Ces militants estimaient que cette association n'était pas seulement question de légalité mais aussi de responsabilité morale. Ils rappelaient que le Cirad, financé en grande partie par l'État français, devait répondre aux attentes éthiques de la société civile.

La campagne « Désarmer Bolloré » a pris forme sous forme de cinq jours d'actions coordonnées à travers le pays. Les militants accusaient Bolloré d'être impliqué dans des violations graves des droits humains, notamment via ses activités dans l'agriculture industrielle. Le fonds souverain norvégien avait déjà pointé ces infractions en août 2024. Les actions visaient à sensibiliser le public et à encourager une réflexion critique sur les partenariats existants entre le secteur public et privé.

Dialogue et débat au sein du Cirad

Face à cette mobilisation, le Cirad a tenté d'ouvrir un dialogue constructif. Marie-Laurence Poux-Viel, déléguée à la communication, a expliqué que Socfin ne représentait qu'un faible pourcentage du budget global du Cirad. Elle a insisté sur le fait que l'institution était principalement financée par l'État et d'autres acteurs publics. Cependant, elle a reconnu l'importance de maintenir des standards élevés en matière d'éthique et d'environnement.

Cathy, une militante présente sur place, a noté que la plupart des employés étaient surpris d'apprendre ces collaborations. Les tracts distribués comprenaient des ressources pédagogiques accessibles via QR code, visant à informer davantage le personnel. Thomas Balenghien, secrétaire du syndicat CGT-Cirad, a exprimé son intention de porter ce sujet en interne. Il a rappelé l'histoire du Cirad, né de la fusion d'instituts qui travaillaient autrefois sur les anciennes colonies françaises, et a souligné l'importance de rester fidèle aux valeurs fondatrices de solidarité et de coopération internationale. Les militants ont promis de revenir si des changements concrets n'étaient pas observés.