Des représentants syndicaux des finances publiques dans les Hautes-Pyrénées ont exprimé leur mécontentement face à une dégradation croissante de leurs conditions de travail. Une manifestation a eu lieu devant le siège des finances publiques à Tarbes, où la direction générale était également présente pour discuter de ces préoccupations. Les protestataires soulignent une diminution significative du personnel, combinée à une charge accrue de travail et à des infrastructures technologiques insuffisantes. Cette situation est amplifiée par le décès tragique de deux collègues en l’espace d’un mois, ce qui a profondément bouleversé les employés.
Les récents événements à Tarbes ont mis en lumière une détérioration progressive des conditions de travail au sein des services publics financiers. Plusieurs syndicats, dont la CGT, FO et Solidaires, ont uni leurs forces pour manifester leur insatisfaction. Le rassemblement s'est déroulé le 18 mars à 17 h 45, coïncidant avec la visite d'Amélie Verdier, directrice générale des finances publiques. Selon Olivier Ducros, membre de la CGT, une réduction drastique de 200 postes sur quinze ans a considérablement affecté la capacité opérationnelle de ces équipes. De plus, la suppression de plusieurs trésoreries locales transforme désormais les bureaux en véritables centres administratifs massifs, rendant l'accès aux guichets plus complexe pour les citoyens.
Certains agents rapportent également des difficultés technologiques persistantes. Annick Zuljan, contrôleuse fiscale, explique que son service subit une pression croissante en raison d'une augmentation constante des dossiers à traiter malgré un nombre limité de collaborateurs. "Nous fonctionnons à flux tendu", déplore-t-elle, ajoutant que les logiciels dysfonctionnels compliquent encore davantage les tâches quotidiennes. Laetitia Lacfourmier, également représentante syndicale, précise que lorsqu'il n'y a pas de pannes informatiques, ils doivent souvent recourir à des solutions papier pour répondre aux besoins des usagers.
Le contexte émotionnel s'est aggravé après la disparition de deux membres du personnel en l'espace d'un mois. Bien que ces décès ne soient pas liés directement aux conditions de travail, selon les informations disponibles, ils reflètent néanmoins un climat de tension et de stress important au sein de l'institution. Jean-René Nolf, directeur de la Direction générale des finances publiques, reconnaît l'impact psychologique de ces événements sur les équipes tout en affirmant que ces situations ne sont pas alarmantes en termes statistiques. Il affirme que des mesures d'accompagnement sont mises en place pour soutenir les employés affectés, tout en rappelant leur engagement constant dans l'exécution de leurs missions.
Face à ces défis, les autorités semblent chercher un équilibre entre reconnaissance des difficultés rencontrées et maintien de l'efficacité organisationnelle. Si les chiffres officiels indiquent que seuls 9 agents sur 321 sont actuellement en arrêt maladie, cette proportion reste stable et ne constitue pas un signe d'alerte. Toutefois, les représentants syndicaux continuent de plaider pour une meilleure prise en compte des réalités sur le terrain afin de préserver la santé physique et mentale des employés ainsi que la qualité du service public offert aux citoyens.