« Maintenant on fait la course » : pourquoi les patrons de Renault et Peugeot s’opposent sur la voiture électrique

Sep 17, 2024 at 4:07 PM

La Bataille des Constructeurs Automobiles pour Relever les Défis Environnementaux

Alors que l'Union Européenne durcit ses réglementations sur les émissions de CO2 des véhicules, les constructeurs automobiles se retrouvent face à des défis de taille. Certains, comme Stellantis, sont prêts à relever le défi, tandis que d'autres, comme Renault, craignent de ne pas pouvoir atteindre les objectifs fixés. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la capacité de l'industrie automobile à s'adapter à ces nouvelles exigences environnementales.

Une Transition Écologique Inévitable pour l'Industrie Automobile

### La Réglementation CAFE, un Défi de Taille pour les ConstructeursDepuis 2021, la réglementation CAFE (Corporate Average Fuel Economy) impose aux constructeurs automobiles vendant des voitures en Europe de respecter une moyenne d'émissions de CO2 de 115,1 grammes par kilomètre. Cependant, cette limite sera abaissée à 93,6 grammes par kilomètre à partir de 2025, soit une réduction de 15%. Cette nouvelle norme représente un véritable défi pour les constructeurs, qui doivent non seulement réduire la part de leurs véhicules thermiques, mais aussi faire face à une baisse de la demande pour leurs modèles électriques.### Les Positions Divergentes des Dirigeants AutomobilesFace à ces nouvelles exigences, les dirigeants des principaux groupes automobiles n'ont pas tous la même vision. Ainsi, Luca de Meo, PDG de Renault et président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), plaide pour un report du durcissement des règles à 2027. De son côté, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, s'oppose fermement à cette demande, estimant que "tout le monde connaît les règles depuis longtemps" et qu'il serait "surréaliste de les changer maintenant".### Les Défis Spécifiques de Renault et StellantisChez Renault, la situation semble plus préoccupante. Avec la baisse des ventes de la Dacia Spring et de la Mégane E-Tech, le groupe craint de ne pas pouvoir atteindre les objectifs CAFE 2025, au risque de devoir payer plus de 13 milliards d'euros d'amende. Luca de Meo estime qu'il faudrait baisser la production de plus de 2,5 millions de voitures thermiques pour y arriver.De son côté, Stellantis semble plus confiant. Malgré la baisse des bénéfices et les difficultés liées aux ventes de la Fiat 500e et de la Citroën ë-C3, Carlos Tavares affirme que le groupe pourra tenir ses engagements, notamment grâce au développement de sa gamme électrique "abordable", comme l'ë-C3, la Fiat Grande Panda ou le duo Citroën ë-C3 Aircross / Opel Frontera Electric.### L'Espoir d'un Rebond avec les Nouveaux Modèles ÉlectriquesPour relever ces défis, les constructeurs misent sur le lancement de nouveaux modèles électriques abordables. Renault compte notamment sur le succès de sa Renault 5 E-Tech, qui démarre à 25 000 euros, ainsi que sur la future Renault 4 E-Tech et la Twingo électrique, promise à 20 000 euros hors subventions.De son côté, Stellantis semble bien armé pour tenir ses objectifs, grâce à sa gamme électrique "abordable" qui devrait permettre de compenser les difficultés rencontrées avec la Fiat 500e et la Citroën ë-C3.### Une Transition Inévitable vers l'ÉlectriqueMalgré les défis et les divergences entre les dirigeants, il est clair que l'industrie automobile doit s'adapter à ces nouvelles réalités environnementales. La transition vers l'électrique est désormais inévitable, et les constructeurs qui sauront s'y préparer au mieux seront les mieux armés pour relever les défis à venir.