Lumières sur l'Affaire du Petit Bar : Un Procès aux Enjeux Sombres

Feb 25, 2025 at 6:35 PM
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Le deuxième jour du procès des finances de la bande criminelle du Petit Bar a été marqué par les premiers interrogatoires de personnalité. Pascal Porri, le seul prévenu détenu, a été entendu sur son parcours de vie devant une audience restreinte.

Les Révélations d'un Dossier Explosif

Dans une salle d’audience à moitié vide, Pascal Porri, un homme de 52 ans, s’est présenté face à la présidente Patricia Krummenacker. Celui que les services d’enquête présentent comme un membre clé de la bande criminelle ajaccienne du Petit Bar est apparu calme et composé, malgré l’ampleur des accusations pesant contre lui. L’interrogatoire a révélé des détails troublants sur sa vie professionnelle et ses liens avec des activités illégales.

Porri a reconnu avoir effectué des petits boulots non déclarés pour subvenir à ses besoins. Cependant, il nie catégoriquement toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. La présidente a rappelé cinq condamnations inscrites à son casier judiciaire, dont une pour association de malfaiteurs en vue d’un projet d’assassinat. Ces antécédents ont jeté une lumière crue sur la complexité de son dossier.

Un Parcours Marqué par les Ombres

Pascal Porri, debout derrière la vitre du box, a évoqué son passé avec une certaine distance. Il a expliqué qu’il avait suivi des études jusqu’à la cinquième avant d’obtenir un CAP mécanique automobile. Malgré son intérêt pour ce domaine, il n’a jamais exercé ce métier. Au lieu de cela, il a travaillé comme manutentionnaire dans une société de transport, où il a accompli plusieurs missions. Un rapport d’expertise psychologique réalisé en 2022 a conclu qu’il ne présentait aucune anomalie mentale ou psychique.

Les assesseurs ont posé des questions précises concernant deux sociétés, La Suite et Caspo, dont Porri a été le gérant au début des années 2000. Il a affirmé n’avoir rien investi dans ces entreprises, se contentant de percevoir un loyer mensuel. Pour le Petit Bar, il payait un loyer à Michelosi père, assassiné en juillet 2008. Cette période a été marquée par des difficultés financières, soulignant l’instabilité économique de ses entreprises.

Des Questions Sans Réponses

La procureure Isabelle Candau a relevé que Porri n’avait plus déclaré d’activité salariée depuis 2015. Elle a demandé comment il subsistait depuis cette date. Porri a invoqué des petits boulots non déclarés et l’aide de sa famille pour justifier son mode de vie. Cette réponse a suscité des doutes chez la procureure et la présidente, qui ont semblé sceptiques face à ses explications.

Lorsqu’on lui a demandé l’origine de son surnom “l’ampoule”, Porri a exprimé son ignorance. Il a déclaré que ce surnom était probablement dû à des spéculations journalistiques, sans pouvoir fournir de précisions. La présidente a laissé entendre qu’il aurait d’autres occasions de répondre aux questions lors des interrogatoires sur le fond, prévus pour la semaine suivante.

Une Audition Continue

Au fur et à mesure que l’audience avançait, les juges et les avocats ont continué à creuser les détails du parcours de Porri. Les discussions ont porté sur ses activités professionnelles passées et présentes, ainsi que sur ses relations avec d’autres membres de la bande criminelle du Petit Bar. Les témoignages et les documents présentés ont permis de dessiner un portrait complexe d’un homme aux multiples facettes, oscillant entre légalité et illégalité.

Les audiences reprendront jeudi matin à 9 heures, sans séance programmée le mercredi. Les prochains jours promettent d’éclaircir davantage les tenants et aboutissants de ce procès, qui soulève des questions cruciales sur la criminalité organisée et la justice en Corse.