La Chine inonde l'Europe de voitures électriques, créant un embouteillage portuaire massif

Des centaines de milliers de voitures électriques chinoises s'accumulent dans les ports belges, témoignant d'une surproduction et d'une baisse de la demande européenne. Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les constructeurs chinois dans leur conquête du marché européen des véhicules électriques.

Une invasion de voitures électriques chinoises submergent les ports belges

Une production massive de véhicules électriques chinois

Chaque année, jusqu'à trois millions de véhicules électriques fabriqués en Chine sont transportés vers le port de Zeebrugge en Belgique, l'un des plus importants d'Europe, pour être vendus sur le marché européen. Ce phénomène n'est pas limité à ce seul port, puisque d'autres sites comme Calloo près d'Anvers sont également submergés par l'afflux massif de ces voitures chinoises.Cette situation s'explique par la capacité de production des constructeurs chinois, qui ont développé une filière intégrée allant du raffinage des minerais à la fabrication en usine. Ils bénéficient ainsi d'un avantage concurrentiel leur permettant d'inonder le marché européen de leurs véhicules électriques.

Une baisse de la demande européenne

Cependant, la demande pour ces véhicules électriques chinois a connu un ralentissement significatif ces dernières années. Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation, notamment la pandémie de COVID-19 qui a provoqué une immobilisation prolongée des voitures en 2020, ainsi que les perturbations du trafic maritime en mer Rouge fin 2023.En conséquence, les transporteurs ont dû s'adapter en optant pour des navires plus grands, pouvant transporter jusqu'à 7 000 véhicules, et en se dirigeant directement vers la Belgique sans passer par les ports du sud de l'Europe comme auparavant. Cette réorganisation logistique, combinée à la pénurie de camions et de chauffeurs, a contribué à ralentir les opérations portuaires.

Un engorgement massif des ports belges

Malgré une demande européenne moins forte que prévu, les constructeurs chinois continuent d'expédier leurs véhicules électriques vers la Belgique, créant ainsi un embouteillage massif dans les ports. Selon François Simonart, responsable des ventes chez ICO, "Juste après la crise du COVID, à partir de 2022, nous avons vraiment commencé à voir une augmentation significative des volumes de voitures électriques."Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les constructeurs chinois dans leur conquête du marché européen. Bien que les exportations vers l'UE aient diminué d'environ 20 % en 2024, les menaces de sanctions douanières européennes pourraient compliquer davantage leurs efforts d'expansion.

Les constructeurs chinois à la conquête du marché européen

Les constructeurs chinois ambitionnent de se tailler une part significative du marché européen des voitures électriques. Leur stratégie repose sur leur avantage en termes de coûts de production, grâce à leur filière intégrée. Cependant, l'Union européenne a instauré jusqu'à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine, freinant ainsi leur progression.Malgré cet intérêt pour les véhicules écoresponsables, les constructeurs chinois font face à des défis de taille pour s'implanter durablement sur le marché européen. La baisse des exportations en 2024 et les menaces de sanctions douanières soulignent les obstacles qu'ils doivent surmonter pour atteindre leurs objectifs ambitieux.