Les Israéliens commémorent le 7-Octobre dans le deuil, l’espoir et pour certains, la défiance

Oct 8, 2024 at 7:21 AM

Israël en deuil : Un an après l'attaque meurtrière du Hamas

Un an après le pire massacre de l'histoire d'Israël, le pays reste en proie à la guerre et à la division. Alors que le gouvernement commémore l'événement de manière officielle, les familles des victimes organisent une cérémonie alternative, refusant de se taire face aux responsables politiques. Récit d'une nation en deuil, mais déterminée à ne pas oublier.

Quand le deuil se heurte à la politique

Une commémoration sous haute surveillance

Initialement prévue pour rassembler 40 000 personnes, la cérémonie officielle de commémoration du 7 octobre 2023 n'a finalement accueilli que 2 000 participants, sur décision du commandement du front intérieur. Cette limitation drastique des effectifs a été justifiée par des impératifs de sécurité, dans un contexte de guerre toujours en cours. Malgré ces restrictions, les familles des victimes ont tenu à organiser leur propre événement, en opposition à la version gouvernementale, jugée trop contrôlée et préenregistrée.

Un pays en guerre, une nation divisée

Depuis un an, le conflit avec le Hamas ne cesse de s'intensifier. L'offensive à Gaza n'a toujours pas pris fin, tandis que le Hezbollah au Liban a lancé de nouvelles attaques contre Israël. Dans ce climat de tension permanente, les Israéliens attendent avec impatience une riposte de leur pays contre l'Iran, qui a récemment tiré une salve de missiles balistiques. Cette situation de guerre prolongée a profondément fracturé la société israélienne, entre ceux qui souhaitent prioritairement le retour des otages et ceux qui veulent la "destruction" du Hamas.

Le Premier ministre dans la tourmente

Au cœur de cette crise, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou est vivement critiqué. Accusé d'avoir laissé perdurer le Hamas à Gaza pour diviser le mouvement national palestinien, il est perçu comme le principal obstacle à une libération négociée des otages. Malgré les appels de la majorité des Israéliens, Nétanyahou reste inflexible sur ses objectifs de guerre, refusant de faire du retour des captifs sa priorité.

Le prix du "renouveau"

Dans son message à la cérémonie officielle, Nétanyahou a adopté un ton martial, évoquant le "prix de notre renouveau" et la détermination de son gouvernement à poursuivre la guerre. Loin de rassembler la nation, ses propos ont ravivé les tensions, alimentant les critiques de ceux qui l'accusent de privilégier ses intérêts politiques au détriment du bien-être des Israéliens.

Une quête de justice et de vérité

Face à cette situation, les familles des victimes refusent de se taire. Lors de la cérémonie alternative, Yigal Cohen, père de l'une des guetteuses tuées le 7 octobre, a lancé un message clair : "Nous ne partirons pas, nous n'oublierons pas et nous ne nous lasserons pas." Leur combat pour la vérité et la justice est devenu le symbole d'une nation en deuil, mais déterminée à ne pas laisser le passé sombrer dans l'oubli.