Dans un contexte marqué par l'incertitude économique, les collectivités locales font face à des défis majeurs pour établir leurs prévisions financières. En 2024, elles doivent naviguer dans un environnement gouvernemental complexe, où la prudence est de mise. Les chiffres économiques nationaux restent incertains, avec une croissance attendue de 0,9% en 2025 et une baisse des taux d'imposition. Cependant, ces projections ne sont pas garanties, surtout avec le ralentissement de l'emploi. Dans ce climat instable, les collectivités sont invitées à soutenir l'État tout en gérant leurs propres finances avec rigueur.
L'année 2024 s'est terminée sur une note positive pour les finances des 4B, grâce à une augmentation de la fiscalité et une meilleure gestion des dépenses. La capacité d'autofinancement brute a grimpé à 1,4 million d'euros, soit un taux de 9,17%, contre 900 000 euros (6,14%) en 2023. Cette amélioration s'accompagne d'une légère hausse démographique de 0,25%, portant le nombre d'habitants à 20 472. Cependant, cette stabilité financière reste fragile face aux coûts importants des projets d'investissement, notamment la réhabilitation de sites industriels abandonnés et le développement économique du territoire.
Le développement économique est crucial pour créer de la richesse et attirer des entreprises et des emplois. Le désamiantage de la friche d'Oriolles nécessitera un investissement de 1 million d'euros, tandis que la zone Barbezieux Nord, qui doit accueillir un pôle viande et une unité de méthanisation, nécessitera 2 millions d'euros. Ces projets, bien qu'essentiels, mettent une pression supplémentaire sur les finances déjà tendues des collectivités.
La pépinière d'entreprises prévue à Coteaux-du-Blanzacais, destinée à accueillir des start-ups aéronautiques, a rencontré des obstacles en raison d'une offre concurrentielle pour le bâtiment. Jacques Chabot, président des 4B, exprime son mécontentement mais affirme sa détermination à poursuivre le projet. Parallèlement, la réhabilitation de la piscine de Barbezieux avance, avec la sélection du cabinet H2O pour élaborer différents scénarios.
Pour faire face à ces défis, les collectivités envisagent plusieurs mesures pour maîtriser les dépenses de fonctionnement, comme la réduction du recours au contrat Parcours emploi compétence ou la baisse des indemnisations en cas de maladie. Elles cherchent également à redéfinir leur politique petite enfance, jeunesse et scolaire, afin de mieux contrôler les finances liées à ces secteurs.
Enfin, les nouveaux statuts de Calitom, le syndicat de déchets de la Charente, ont suscité des débats houleux. Ces statuts engagent les collectivités dans la collecte différenciée pendant cinq ans, avec possibilité de se retirer si accord des autres membres. Malgré les critiques, ces statuts ont été approuvés par 14 voix, avec sept oppositions et 13 abstentions, dont celle du président et de plusieurs vice-présidents.
Face à ces nombreux défis, les collectivités devront trouver des solutions innovantes pour maintenir leur équilibre financier tout en poursuivant leur mission de développement local. L'enjeu principal sera de concilier les besoins immédiats avec la planification à long terme, sans compromettre l'avenir du territoire.