Les constructeurs automobiles sont en train de faire face à des défis majeurs. Ils augmentent le prix des voitures thermiques avec l’objectif de pousser les consommateurs à acheter des modèles électriques. Cependant, cette stratégie n’est pas sans risques et des questions se posent sur son efficacité à long terme.

La Réglementation en matière d’Émissions

Depuis 2035, toutes les voitures neuves vendues en Europe devront être 100% électriques, hormis quelques rares exceptions. Cependant, cette échéance n’est pas à atteindre d’un seul coup. En attendant, les règles en matière d’émissions vont se durcir progressivement. À partir du 1er janvier 2025, les voitures électriques doivent représenter au moins 20% du marché européen, contre 13% actuellement. Cette évolution pose des défis aux constructeurs, car les immatriculations de véhicules électriques sont en légère baisse.

La Stratégie des Haissances de Prix

Une des méthodes utilisées par les constructeurs consiste à augmenter les prix des voitures thermiques. Par exemple, Peugeot a augmenté les prix de ses modèles jusqu’à 500 euros, sauf les électriques. Renault a également augmenté le prix de sa Clio de 3 000 euros. Cette stratégie a pour but d’inciter les automobilistes à se tourner vers l’électrique. Cependant, cette approche n’est pas sans conséquences. D’une part, elle peut réduire la production et la chaîne de valeur des voitures thermiques, ce qui affectera les fournisseurs. D’autre part, il n’est pas sûr que cette stratégie génère suffisamment de ventes de véhicules électriques.

Les Avantages Potentiels

Selon Denis Schemoul, analyste chez S&P Global, les haissances de prix des voitures thermiques peuvent aider à financer les futures remises sur les véhicules électriques. En fait, les acheteurs de voitures thermiques « subventionnent » indirectement l’achat d’autos zéro-émission. Certains constructeurs ont déjà bénéficié de cette stratégie, comme Volkswagen, qui a réduit le prix de son ID.3. De plus, les constructeurs peuvent utiliser divers moyens pour faire la transition vers l’électrique de manière plus maline, comme acheter des crédits-CO2 ou « mutualiser » leurs émissions.

Les Conséquences pour les Constructeurs et les Clients

Cette stratégie peut causer du tort aux constructeurs et aux clients. Luc Chatel, président de la PFA, s’est déjà exprimé sur le sujet, critiquant cette approche. Cependant, si la stratégie est bien gérée, elle pourrait avoir certains avantages. Par exemple, elle peut aider les constructeurs à financer les investissements nécessaires pour la transition vers l’électrique. En outre, elle peut inciter les consommateurs à prendre conscience de l’importance de l’électrification des véhicules.