Le 5 novembre dernier, plus de 200 élus locaux de tous bords politiques se sont rassemblés devant la préfecture de Seine-et-Marne pour protester contre les coupes budgétaires imposées par le gouvernement Barnier. Parmi eux, des conseillers départementaux, des maires et des agents administratifs, tous unis pour défendre les intérêts de leurs administrés face à cette décision jugée injuste et préjudiciable.
Quand l'État prive les collectivités de leurs moyens
Une baisse drastique des dotations
Le projet de loi de finances 2025 prévoit une diminution de 70 millions d'euros des dotations versées aux départements, soit une baisse considérable de leurs ressources. Cette décision soulève l'indignation des élus locaux, qui dénoncent un "effort" budgétaire disproportionné imposé à leurs collectivités. Selon Jean-François Parigi, président du département de Seine-et-Marne, l'État doit déjà plus de 2 milliards d'euros à son conseil général depuis 2002, et 174 millions rien que pour l'année 2024. Cette situation met à mal l'autonomie financière des départements, qui se retrouvent dans l'incapacité de répondre aux besoins de leurs administrés.Des services publics en péril
Les coupes budgétaires se répercutent directement sur les services publics et les associations qui en dépendent. Laurent Courtier, président de l'association Aramis, témoigne des conséquences désastreuses sur l'accompagnement des personnes en situation de handicap mental. Faute de moyens, son organisation manque de personnel, ce qui engendre un épuisement des équipes et une dégradation de l'accompagnement, au détriment des personnes les plus vulnérables.L'État, seul responsable de la situation
Contrairement à l'image véhiculée, les collectivités locales ne sont pas responsables d'une quelconque "gabegie financière". Elles votent des budgets à l'équilibre et investissent dans des projets concrets répondant aux besoins de leurs administrés, comme en témoigne un agent de la Fédération française du bâtiment. Pourtant, elles sont sans cesse pointées du doigt, alors que c'est l'État qui, par ses coupes successives, fragilise les services publics et les associations.Une fronde inédite contre le gouvernement
Face à cette situation, les élus locaux, tous bords politiques confondus, se mobilisent pour faire entendre leur voix. Même Jean-François Parigi, pourtant soutien du gouvernement Barnier, n'hésite pas à remettre en cause les décisions de ses "amis" du gouvernement. Cette mobilisation inédite témoigne de l'urgence de la situation et de la nécessité pour l'État de revoir sa politique budgétaire envers les collectivités.