Les collectivités locales de l'Eure face à des défis financiers sans précédent

Nov 5, 2024 at 6:30 AM
Les collectivités locales de l'Eure font face à des défis financiers sans précédent suite aux mesures proposées dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. Avec des économies supplémentaires de 22 millions d'euros exigées, le président du Département de l'Eure, Alexandre Rassaërt, dénonce une situation "intenable" qui menace gravement les investissements et les services publics de proximité. Alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit public, les élus locaux s'insurgent contre une approche qu'ils jugent injuste et déconnectée des réalités du terrain.

Un Appel à la Responsabilité et à la Solidarité

Un Département Exemplaire en Gestion Publique

Depuis 2015, le Département de l'Eure a fait preuve d'une gestion rigoureuse, présentant des budgets solides et maîtrisant son endettement. Cette performance n'est cependant pas prise en compte par le gouvernement, qui souhaite imposer des efforts supplémentaires aux collectivités, sans distinction. Pour Alexandre Rassaërt, il est essentiel que l'État "ne pénalise pas les bons élèves de la gestion publique" et fasse preuve de "respect, d'écoute et de dialogue" envers les collectivités.

Un Risque Majeur pour les Investissements et les Services Publics

La principale crainte des élus est de devoir réduire massivement les investissements publics, menaçant ainsi la capacité des collectivités à maintenir des services essentiels, notamment dans les zones rurales et les quartiers les plus défavorisés. Le président du Département a d'ailleurs prévenu les maires et les associations du département que le Département ne serait pas en mesure de garantir ses participations et subventions en 2025.

Un Appel à l'Union et à la Responsabilité Partagée

Face à cette situation, les élus du Département de l'Eure, tous bords politiques confondus, partagent le même constat et la même opposition au PLF. Cependant, une motion commune n'a pas pu être adoptée, faute d'un consensus. Alexandre Rassaërt appelle désormais à "un vrai pacte de responsabilité entre les collectivités et l'État", sur le modèle du contrat de Cahors, afin de trouver une solution équitable et durable.

Le Rôle Crucial du Sénat

Conscient de l'importance du vote du Parlement sur le PLF, le président du Département a prévu d'écrire aux sénateurs, qui auraient, selon lui, "un rôle crucial" à jouer dans l'évolution du projet de loi de finances. Il espère ainsi que la chambre haute saura prendre en compte les préoccupations des collectivités locales et trouver un juste équilibre entre les efforts demandés à l'État et ceux exigés des territoires.

Un Appel à la Transparence et à la Responsabilité de l'État

Au-delà du Département de l'Eure, d'autres élus locaux, comme le maire d'Évreux, Guy Lefrand, dénoncent avec fermeté les mesures proposées dans le PLF 2025. Ils accusent l'État de "faire peser sur les budgets locaux ses atermoiements et ses absences de décision" et de "mentir" sur la gestion des collectivités. Selon eux, ces décisions "brutales et unilatérales" menacent gravement l'autonomie et la capacité d'investissement des villes et des intercommunalités.