Un Procès Historique : La Chute d'un Chirurgien Prédateur
C'est l'un des plus grands procès de pédocriminalité que la France pourrait avoir à juger. Joël Le Scouarnec, un ancien chirurgien, est soupçonné d'avoir commis des viols aggravés et des agressions sexuelles aggravées sur plus de 300 enfants sur une période de près de 25 ans. Bien que certains faits soient prescrits, la cour criminelle de Vannes (Morbihan) devrait être amenée à juger des faits commis sur 299 victimes de janvier 1989 à janvier 2014. Ce procès, qui pourrait se tenir au premier semestre 2025, s'annonce comme un moment charnière dans la lutte contre la pédocriminalité en France.Un Chirurgien Prédateur Démasqué Après des Années de Crimes Abjects
Une Liste Glaçante de Victimes
Après plusieurs années d'enquête, la justice a pu identifier 158 victimes de sexe masculin et 141 de sexe féminin qui ont pu être abusées par l'ancien chirurgien. L'âge moyen des victimes est glaçant : 11 ans. Au moment des faits, 256 des 299 victimes étaient âgées de moins de 15 ans. Sur les 300 faits, 111 sont susceptibles d'être qualifiés de viols aggravés. Le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger, a tenu à rappeler que ces chiffres ne sauraient réduire les victimes à de simples statistiques, mais représentent des vies brisées par les actes abjects de Joël Le Scouarnec.Un Prédateur Insatiable
Joël Le Scouarnec, aujourd'hui âgé de 73 ans, a exercé dans plusieurs établissements hospitaliers du Morbihan, du Finistère, d'Indre-et-Loire et à Jonzac, en Charente-Maritime. Ses crimes se sont déroulés sur une période de près de 25 ans, de 1989 à 2014. Profitant de sa position de chirurgien, il abusait de ses patients, souvent endormis ou sous sédation, allant jusqu'au viol digital. Ses effroyables carnets, dans lesquels il listait ses victimes depuis le début de sa carrière, ont permis aux enquêteurs d'établir l'étendue de ses actes.Une Condamnation Antérieure Insuffisante
En 2020, Joël Le Scouarnec avait déjà été condamné par la cour d'assises de Charente-Maritime à quinze ans de réclusion criminelle pour des atteintes sexuelles sur une de ses nièces et une jeune patiente dans les années 1990, ainsi que des viols sur une autre nièce et sur sa voisine de six ans. Cependant, cette première condamnation n'a pas entraîné un procès devant une cour d'assises, mais plutôt devant une cour criminelle, car le procureur a expliqué que Joël Le Scouarnec n'avait pas agi en état de "récidive" mais en état de "réitération", ce qui ne répond pas aux conditions de la récidive légale selon la loi française.Un Prédateur Assumé
Joël Le Scouarnec se décrit lui-même comme "exhibitionniste, voyeur, sadique, masochiste, scatologique, fétichiste, pédophile" et ajoute même : "Et j'en suis fier." Malgré cette confession glaçante, le médecin n'a jamais été réellement inquiété par sa hiérarchie. En 2006, le ministère de la Santé avait pourtant été alerté de sa condamnation en 2005 pour détention d'images pédopornographiques, mais n'aurait pas réagi.Un Procès Attendu avec Impatience
Ce procès hors norme, qui pourrait se tenir au premier semestre 2025, représente un moment charnière dans la lutte contre la pédocriminalité en France. Joël Le Scouarnec encourt une peine de vingt années de réclusion criminelle. Les victimes et leurs familles attendent avec impatience que justice soit rendue, espérant que ce procès permettra de mettre fin à l'impunité dont a bénéficié trop longtemps ce prédateur.