Les ballons orange rebondissent depuis déjà pas mal de temps dans le gymnase Léon-Blum à Limoges. L'entraînement est prévu pour commencer à 18 heures mais le temps que tout le monde arrive, certains joueurs du pôle handibasket du Limoges ABC s'exercent déjà. La responsable du pôle et coach, Lawrence Lapierre, finit par réunir ses joueurs au centre du parquet.
Une Visibilité Accrue Ouvre de Nouvelles Portes pour le Handisport
L'Essor du Pôle Handibasket du LABC
Comme tous les mardis soir, le pôle handibasket du LABC, qui réunit hommes et femmes de tous âges « avec un handicap au niveau des membres inférieurs, des sportifs souffrant de blessures et même des personnes valides (mais qui évoluent en fauteuil le temps de la séance, N.D.L.R.) », se retrouve donc pour un entraînement à base d'échauffement sans ballon, d'exercices de tirs et bien sûr opposition. Ce soir-là d'octobre, ils sont huit sous les paniers.Depuis ses débuts en 2017 avec seulement quatre ou cinq licenciés, le pôle handibasket du LABC a connu une croissance impressionnante. L'année dernière, ils étaient déjà quatorze. Lawrence Lapierre, la responsable du pôle, attribue cette progression à l'intégration du pôle au sein du grand club du LABC. Cela leur a offert une plus grande visibilité, notamment sur les réseaux sociaux et en jouant en lever de rideau des matchs de l'équipe première. Aujourd'hui, quiconque cherche à pratiquer le handibasket à Limoges sait facilement où se tourner.L'Engouement Post-Jeux Paralympiques
Quelques semaines après la fin des Jeux paralympiques de Paris 2024, les premières retombées se font déjà sentir. La dizaine paralympique a offert une exposition sans précédent, avec pour la première fois la diffusion en direct de l'intégralité des sports par France Télévisions.Lawrence Lapierre reconnaît que le handibasket est un sport "vitrine" qui a déjà beaucoup de visibilité à la télévision. Mais elle constate que les Jeux paralympiques ont apporté un "petit plus". Ainsi, une nouvelle pratiquante est venue les rejoindre après avoir vu des matchs lors des Jeux. Comme le souligne le joueur Bryan, cela "montre qu'on peut faire, nous aussi, du sport, cela permet de changer un peu les regards."Un Changement d'État d'Esprit dans les Clubs
Au-delà du pôle handibasket du LABC, le comité départemental handisport de la Haute-Vienne note également un "changement d'état d'esprit" dans les clubs de la région. Lucie Chapeyron, agent de développement au sein du comité, constate "de plus en plus de clubs qui souhaitent se former sur le handicap, des structures qui veulent des renseignements". La présidente du comité, Danielle Beaubert, ajoute que "cela a déjà commencé depuis quelque temps, on voit des clubs qui ouvrent de nouvelles sections".Bien que l'on doive attendre un peu pour voir si cet effet se traduit concrètement dans les chiffres des licenciés, les acteurs locaux s'accordent pour dire que les Jeux paralympiques ont été un "coup de projecteur" important. Comme l'explique Danielle Beaubert, "ce que les gens ont pu découvrir, ce sont les performances. Tout le monde n'arrivera pas à un tel niveau de pratique, certes, mais cela a permis de donner des idées par exemple aux parents : se dire que leurs enfants, même en situation de handicap, peuvent faire du sport."Capitaliser sur la Visibilité
Jean-François Ducay, président de Pana-loisirs handisport et responsable du rugby fauteuil à l'USA Limoges, a déjà vu l'effet des Jeux paralympiques dans son club. Certains sports comme l'athlétisme, la natation ou le basket sont souvent médiatisés, mais d'autres disciplines comme la boccia ou le cécifoot ont aussi bénéficié d'une belle exposition. Cependant, Ducay insiste sur le fait qu'il ne faut pas que cet engouement s'arrête aux Jeux. "Maintenant, il ne faut pas que ça s'arrête aux jeux, ne pas s'arrêter en si bon chemin, il faut que tout cet engouement perdure derrière."Pour la présidente du comité départemental handisport, Danielle Beaubert, cela nécessite du soutien, une amélioration de l'accessibilité des infrastructures et des transports, ainsi que davantage de bénévoles. Le défi est de transformer cet élan en une dynamique durable pour le handisport local.