Le président algérien accuse la France de «génocide» et refuse tout voyage diplomatique

Oct 6, 2024 at 7:23 AM
Single Slide

Tensions diplomatiques entre l'Algérie et la France : Un héritage colonial douloureux

Dans une interview télévisée, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé son refus de se rendre en France pour une visite diplomatique, évoquant un sentiment de malaise et d'humiliation. Cette décision fait suite à la position de la France en faveur du Maroc sur la question du Sahara occidental, entraînant un rappel de l'ambassadeur algérien et des relations glaciales entre les deux pays.

Un passé colonial douloureux et des exigences de reconnaissance

Accusations de génocide et de "premier grand remplacement"

Le président algérien a accusé la France d'avoir commis un "génocide" sur le territoire algérien, mettant en place un "premier grand remplacement" dont la population a été victime, au moment de la colonisation française entre 1830 et 1962. Selon lui, la population algérienne, qui était d'environ quatre millions à l'époque, n'était que de neuf millions 132 ans plus tard, ce qui témoigne d'un véritable génocide. Tebboune demande la "vérité historique" pour son peuple et dénonce une "minorité haineuse" en France qui empêche l'avancement de ce dossier de devoir de mémoire.

Exigences de reconnaissance et de réparation

Au-delà des accusations de génocide, le président algérien a également évoqué les zones de son pays où l'État français a mené une vingtaine d'essais nucléaires. Il a lancé un message clair à la France : "Vous voulez qu'on soit amis, venez nettoyer les sites." Cette déclaration souligne les attentes de l'Algérie en matière de reconnaissance et de réparation des dommages causés par la colonisation française.

Tensions autour du Sahara occidental

La visite diplomatique attendue entre l'Algérie et la France a été définitivement mise en pause après que la France a choisi d'apporter son soutien au Maroc sur ses revendications autour du Sahara occidental, à la fin du mois de juillet 2024. Cette décision a entraîné le rappel de l'ambassadeur algérien et a contribué à la dégradation des relations entre les deux pays, désormais qualifiées de "glaciales" par le président Tebboune.

Vers une réconciliation difficile

Les déclarations du président algérien illustrent la profondeur des blessures laissées par la colonisation française et la difficulté de réconcilier les deux pays. Les exigences de reconnaissance historique, de vérité et de réparation semblent être des préalables incontournables pour Alger avant d'envisager une normalisation des relations. Cependant, la position de la France sur le Sahara occidental et les tensions qui en découlent ajoutent une nouvelle couche de complexité à ce dossier déjà chargé émotionnellement.