La question du partage des portefeuilles ministériels dans le prochain gouvernement libanais suscite des débats intenses. Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a exprimé son accord pour que la communauté chiite prenne en charge le ministère des Finances, tout en soulignant l'importance d'une représentation forte des forces politiques au sein du cabinet dirigé par le Premier ministre Nawaf Salam et le président Joseph Aoun. Cette position intervient alors que les négociations autour de la formation du gouvernement se prolongent, avec une insistance particulière du duo chiite, Amal et Hezbollah, à conserver ce portefeuille stratégique.
Au cours d'un entretien télévisé, Samir Geagea a évoqué la situation politique actuelle du Liban, marquée par des tensions persistantes. Il a affirmé que cette fois-ci, le ministère des Finances pourrait être confié à la communauté chiite, en raison de sa vulnérabilité après les récents affrontements avec Israël. Cependant, il a précisé que cela ne devait pas signifier un monopole exclusif d'Amal ou du Hezbollah sur ce poste. Le leader des Forces libanaises a également insisté sur la nécessité d'un gouvernement inclusif, reflétant les différentes forces politiques du pays, afin de garantir une meilleure stabilité et efficacité.
En outre, Geagea a abordé la situation sécuritaire dans le sud du Liban, exprimant ses préoccupations face à la présence des forces israéliennes. Il a rappelé que la protection du territoire relevait du devoir de l'État libanais et a rejeté toute formule alternative à cette responsabilité. Par ailleurs, il a critiqué ouvertement le camp pro-Hezbollah, accusant ses membres de se considérer toujours comme victorieux, indépendamment des circonstances.
Geagea a également mentionné qu'il n'avait pas imposé de candidats pour le futur gouvernement, mais avait plutôt proposé plusieurs profils à Nawaf Salam pour finaliser le processus. Il a soutenu l'idée que les ministres ne devraient pas nécessairement appartenir à la même communauté que le parti qui les nomme, favorisant ainsi une plus grande diversité et une meilleure représentativité.
En conclusion, Geagea a souligné l'intérêt de Joseph Aoun et Nawaf Salam à disposer d'une large présence des forces politiques libanaises au sein du gouvernement, partageant une vision commune avec le discours d'investiture du président Aoun prononcé lors de son élection.
De son côté, le président du Parlement, Nabih Berry, a réaffirmé la détermination d'Amal et du Hezbollah à maintenir le contrôle du ministère des Finances, considéré comme un droit historique depuis l'accord de Taëf en 1989. Les Forces libanaises ont démenti les accusations de provocation politique en réclamant le portefeuille de l'Énergie, dénonçant ces allégations comme étant fausses.
Dans cet environnement complexe, la formation du nouveau gouvernement reste un défi majeur pour le Liban, où chaque décision peut avoir des répercussions significatives sur la stabilité du pays.
En tant que journaliste, je trouve que cette situation illustre parfaitement les défis auxquels fait face le Liban dans son effort pour trouver un équilibre entre les différentes communautés et forces politiques. La volonté de Samir Geagea d'inclure toutes les factions politiques dans le gouvernement témoigne d'une approche pragmatique visant à renforcer la cohésion nationale. Cependant, la persistance des revendications sectorielles soulève des questions sur la capacité du pays à transcender les divisions communautaires pour atteindre une véritable unité et stabilité. Il est essentiel que tous les acteurs politiques mettent de côté leurs intérêts particuliers pour œuvrer ensemble en faveur de l'intérêt général du Liban.