Le Ministère des Finances au Liban : Un Enjeu Stratégique et Politique

Jan 27, 2025 at 12:00 PM

Dans le paysage politique libanais, le ministère des Finances occupe une place centrale. Depuis quelques années, ce poste est devenu un enjeu crucial pour les principaux acteurs politiques du pays, notamment pour le Hezbollah et le mouvement Amal. Ce portefeuille, qui joue un rôle clé dans la gestion des ressources financières nationales et l’élaboration des politiques économiques, confère à son détenteur un pouvoir considérable. Au-delà de ses fonctions administratives, il influence directement le développement économique et social du Liban.

Les Enjeux du Ministère des Finances

Au cœur d’un système politique complexe, le ministère des Finances se trouve être un point névralgique. Situé au carrefour des décisions économiques et administratives, ce poste offre un contrôle majeur sur la répartition des ressources de l’État. Les deux principales factions chiites, le Hezbollah et Amal, ont cherché à s’approprier cette fonction depuis plusieurs années. Leurs motivations sont multiples : elles visent non seulement à influencer directement les finances publiques mais aussi à renforcer leur position politique au sein du gouvernement. La capacité à gérer les fonds publics permet à ces groupes de financer des projets à leur avantage, garantissant ainsi des ressources pour leurs communautés respectives tout en consolidant leurs réseaux sociaux et politiques.

En outre, le contrôle des finances publiques leur offre une influence sur la gestion des aides internationales et des financements étrangers, éléments essentiels pour un pays comme le Liban, fortement dépendant de l’aide extérieure. Cependant, certains experts soulignent que la Constitution libanaise ne prévoit pas l’attribution exclusive de ce poste à une confession particulière, mettant en question la légitimité de cette pratique.

Depuis la signature de l’accord de Taëf, le partage des postes ministériels a connu des évolutions significatives. Si autrefois le ministère des Finances était attribué à des personnalités de diverses confessions, il est désormais perçu comme un domaine réservé par ces deux factions. Cette tendance soulève des interrogations quant à l’équilibre constitutionnel et à la représentativité au sein du gouvernement.

Face à ce contexte, le prochain Premier ministre désigné, Nawaf Salam, devra naviguer entre les intérêts divergents des différentes factions pour former un gouvernement équilibré. La question du ministère des Finances reste donc un enjeu majeur dans les négociations politiques actuelles.

En tant qu’observateur, on ne peut qu’être frappé par l’importance cruciale de ce poste dans le jeu politique libanais. Sa centralité souligne la nécessité d’une réflexion approfondie sur les mécanismes de distribution des pouvoirs au sein du gouvernement. Il est essentiel de trouver un équilibre qui respecte les principes constitutionnels tout en assurant une gestion efficace des ressources nationales. Seul un consensus solide pourra garantir une stabilité durable dans ce domaine stratégique.