Le ministre ukrainien des Sports, Matviy Bidnyi, a affirmé dans un entretien à l’AFP mardi que le successeur de Thomas Bach à la tête du Comité international olympique (CIO) doit incarner les principes de justice. Il estime que le sport ne peut pas être un outil de propagande pour un État agresseur, comme la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Actuellement, sept candidats se battent pour la succession de Bach, âgé de 70 ans, et le scrutin se tiendra en mars, mais Bach restera en fonction jusqu’en juin 2025.La Position Claire de l’Ukraine
"Notre position est claire : le sport ne peut pas être un outil de propagande pour un État agresseur", a déclaré M. Bidnyi. Il estime qu’il ne faut pas assouplir la ligne de conduite du CIO plus de deux ans après le début de l’invasion. Bien que les athlètes de la Russie et du Belarus aient été autorisés à concourir sous un drapeau neutre aux Jeux olympiques de Paris cet été après avoir satisfait à des critères stricts, la dynamique semble s’accélérer en faveur de la réadmission de la Russie sous ses propres couleurs.
Les Opinions des Favoris
Juan Antonio Samaranch Junior, l’un des favoris à la présidence du CIO, a déclaré à l’AFP en septembre que la Russie continuait à violer la Charte olympique, tout en ajoutant : "Une fois les raisons de la suspension supprimées, nous devrons travailler très dur pour que la Russie revienne". Cependant, M. Bidnyi fulmine contre cette idée, estimant qu’il ne peut y avoir de retour sous le drapeau national d’un pays qui continue de mener la plus grande guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Pour M. Bidnyi, 45 ans et en poste depuis novembre 2023, les candidats devraient venir en Ukraine pour constater les effets dévastateurs du conflit. "Nous les inviterions à visiter l’Ukraine, à voir les installations sportives détruites et à parler aux familles des entraîneurs et des athlètes décédés", suggère-t-il. "Peut-être comprendraient-ils alors que permettre à la Russie de revenir sous son drapeau national n’est pas seulement une mesure douteuse, mais une concession à l’influence hybride de la Russie".
M. Bidnyi estime que, dans ce cas, la Russie devrait payer la facture de la reconstruction des infrastructures sportives même si, ajoute-t-il, "aucune somme d’argent ne peut compenser les vies perdues des citoyens ukrainiens".