Au cours des dernières années, Toyota a investi massivement dans les véhicules à hydrogène, promettant une alternative zéro émission aux véhicules thermiques. Cependant, en 2024, la réalité s'est imposée avec une chute vertigineuse des ventes. Les chiffres publiés par le constructeur japonais révèlent une baisse historique de 54% des ventes de véhicules à pile à combustible entre janvier et novembre 2024, par rapport à la même période en 2023. Ce déclin marque un tournant crucial pour une technologie qui était autrefois perçue comme l'avenir de la mobilité durable.

Les Détails du Recul Commercial

En ce mois de novembre 2024, Toyota n'a vendu que 134 véhicules à hydrogène dans le monde entier, une diminution de 8,2% par rapport à novembre 2023. Sur l'ensemble de l'année, seuls 1 702 véhicules ont été écoulés, contre plus de 3 700 unités lors de la même période en 2023. Même au Japon, où Toyota est bien implanté, les ventes ont baissé de 17,1%, avec seulement 29 unités vendues en novembre. Dans d'autres régions du monde, la tendance est similaire, montrant une perte de confiance générale envers cette technologie.

Cette situation contraste fortement avec le succès rencontré en 2021, lorsque Toyota avait atteint un pic de 5 918 véhicules vendus. Les raisons de cet échec sont multiples : le coût élevé de l'hydrogène, particulièrement aux États-Unis, et l'infrastructure de recharge encore limitée, contraignant les propriétaires à des détours importants. Comparativement, les véhicules électriques gagnent du terrain, avec des entreprises comme Rivian livrant près de 25 fois plus de voitures chaque mois.

Un Avenir Incertain, mais des Espoirs Persistants

Malgré ces défis, d'autres constructeurs continuent de croire en l'hydrogène. BMW prévoit de lancer un véhicule à pile à combustible en 2028, tandis qu'Honda persiste avec son CR-V e:FCEV. Ces initiatives reposent sur l'espoir d'une amélioration de l'infrastructure de recharge et d'une baisse des coûts. Néanmoins, l'expérience de Toyota souligne la difficulté de transformer ces promesses en succès commercial. Le constructeur japonais, qui a longtemps misé sur l'hydrogène comme alternative aux véhicules électriques, se trouve aujourd'hui dans une position délicate, confronté à un marché qui semble privilégier les solutions électriques.

D'un point de vue journalistique, ce déclin de Toyota rappelle l'importance de l'adaptabilité dans l'industrie automobile. Alors que certains constructeurs persistent dans l'hydrogène, il est clair que la transition vers une mobilité durable passe également par l'électrification. L'histoire de Toyota nous invite à réfléchir sur la nécessité d'être ouvert à différentes technologies tout en restant vigilant face aux réalités du marché.