Dans le passé, la conduite automobile était considérée comme une prérogative masculine. Les chiffres le montrent : en 1924, seulement 3% des permis étaient délivrés aux femmes. Mais avec le temps, cette situation a commencé à évoluer. En 1993, les femmes ont enfin atteint le taux de détention du permis que les hommes avaient en 1967. Cependant, des écarts persistent encore aujourd'hui.
En 2018, le taux de réussite au permis de conduire était de 53,4% chez les femmes contre 62,7% pour les hommes. Ces différences s'expliquent par plusieurs facteurs. Dès l'enfance, les garçons sont plus souvent encouragés à jouer avec des voitures miniatures, ce qui les amène à développer un intérêt précoce pour l'automobile. De plus, les parents ont tendance à être plus permissifs avec les garçons concernant la prise de risque, ce qui se reflète plus tard dans leur comportement au volant. Enfin, les hommes ont généralement une plus grande assurance dans leurs capacités de conduite, ce qui peut parfois les pousser à prendre plus de risques.
Dans de nombreux couples hétérosexuels, la répartition du volant reste inégale. Une étude a révélé que pour deux tiers des couples interrogés, c'est l'homme qui conduit lors des déplacements. C'est souvent le résultat d'habitudes ancrées et de modèles familiaux. Par exemple, Jérémy, 29 ans, a toujours vu son père conduire, et cela s'est transmis à lui. Cependant, ces schémas traditionnels commencent à être remis en question. Certains couples cherchent à équilibrer la répartition du volant, et d'autres femmes revendiquent leur autonomie.
Dans l'aspect de la confiance en soi, les hommes ont une confiance élevée, tandis que les femmes ont une confiance modérée. En ce qui concerne le respect des règles, les hommes ont une variabilité, tandis que les femmes ont un respect élevé. Quant à la prise de risque, les hommes ont une fréquence plus élevée, tandis que les femmes ont une fréquence moins élevée.
L'évolution des mentalités et la remise en question des stéréotypes ouvrent la voie à une nouvelle approche de la conduite. Marie-Axelle Granié suggère de travailler sur la confiance en soi excessive des hommes au volant, tout en préservant la prudence naturelle des femmes. Cette approche pourrait contribuer à réduire les comportements à risque sur la route et à améliorer la sécurité routière.
Les campagnes de sensibilisation et l'évolution des normes sociales jouent un rôle crucial dans cette transformation. Depuis les années 2000, le nombre de morts sur les routes a presque été divisé par deux en France, témoignant d'une prise de conscience collective. Alors que les routes sont toujours très fréquentées, il est essentiel de poursuivre les efforts pour une conduite plus responsable et égalitaire. L'industrie automobile évolue également, avec des marques populaires comme Peugeot qui sont appréciées par les hommes et les femmes.
En définitive, la question de la conduite au sein du couple va bien au-delà du simple partage du volant. Elle reflète les évolutions sociétales en cours et invite chacun à réfléchir à ses comportements sur la route, pour une mobilité plus sûre et plus équitable.