Vivre dans l'ombre de la guerre : le quotidien d'une famille israélienne
Un an après l'incursion du Hamas en Israël, Johana, une mère de famille de 36 ans, témoigne des défis et des incertitudes qui pèsent sur sa vie et celle de ses enfants. Malgré les efforts pour retrouver une certaine normalité, l'ombre de la guerre reste omniprésente, laissant des traces indélébiles sur leur quotidien.Quand la paix semble un lointain souvenir
Une vie marquée par les explosions et les alertes
Johana se souvient encore avec effroi de cette journée du 7 octobre 2023, où le Hamas a lancé son offensive en Israël. Depuis, elle et sa famille ont dû s'adapter à un nouveau mode de vie, rythmé par les explosions et les alertes. "Pendant longtemps, on a entendu tous les jours les 'boums' des explosions qui faisaient trembler les murs de la maison", confie-t-elle. Les écoles ont dû s'organiser pour accueillir les élèves en petits groupes, afin qu'ils puissent se réfugier dans les abris en cas d'attaque. Cette situation a profondément marqué les enfants, qui vivent dans la peur constante d'un nouveau conflit.Un sentiment de sécurité ébranlé
Malgré les efforts pour reprendre une vie "normale", Johana et sa famille restent hantés par les événements du 7 octobre. "Quand on venait de revenir, lorsque je sortais pour promener mon chien, je prenais un couteau avec moi. Je ne me sentais pas en sécurité", raconte-t-elle. Le moindre bruit, qu'il s'agisse d'un avion ou d'une moto, les fait sursauter, les plongeant dans un état de stress permanent. "On est vraiment traumatisés par le 7 octobre 2023. C'est hors du commun. Chez chacun de nous, ça a laissé quelque chose de différent."L'incertitude sur l'avenir
Face à cette situation, Johana se questionne sur l'avenir de sa famille en Israël. "C'est dur de se dire qu'on vit dans un pays en guerre. Est-ce que j'ai vraiment envie de laisser grandir mes enfants dans un pays avec ce qui nous est arrivé le 7 octobre ?", s'interroge-t-elle. Ayant de la famille en France, elle envisage la possibilité de s'y installer, mais elle reste dubitative. "Revenir, ça voudrait dire faire 'low profile' par rapport à notre religion et ne pas forcément dire qu'on est juifs par exemple. Est-ce que si on vient, on sera vraiment plus en sécurité qu'ici ? Je ne sais pas. Ce sont des questions qui restent en suspens."Une majorité des kidnappés toujours portés disparus
Un an après les événements, Johana constate avec amertume que la situation n'a guère évolué. "Je ne pensais pas qu'un an après, on serait toujours en guerre, et qu'une majorité des kidnappés ne seraient pas rentrés", déplore-t-elle. Cette réalité ajoute encore à l'incertitude et à l'angoisse qui pèsent sur sa famille, rendant leur avenir encore plus flou.