Les révélations de la Cour des comptes concernant la gestion financière du Sénégal entre 2019 et mars 2024 ont soulevé de nombreuses interrogations. Le document de 57 pages, publié le 12 février, met en lumière des écarts importants entre les chiffres officiels et la réalité. La dette publique serait proche de 100% du PIB en 2023, contre 74% annoncé précédemment. De plus, le déficit budgétaire aurait atteint 12,3% du PIB, bien au-dessus des 4,9% publiés initialement. Ces différences proviendraient principalement de la non-comptabilisation de certaines dettes et dépenses extrabudgétaires. D'autres anomalies comme des transferts opaques de fonds et des ventes d'actifs publics à des conditions contestables ont également été relevées. Les autorités actuelles s'engagent à mettre en place des réformes pour corriger ces insuffisances.
Le rapport de la Cour des comptes a mis en évidence un fossé considérable entre les données officielles et la situation réelle des finances publiques sénégalaises. Les écarts sont particulièrement marqués concernant la dette publique et le déficit budgétaire. Cette divergence soulève des questions sur la transparence et l'exactitude des informations fournies par l'administration précédente. L'importance de ces écarts indique une possible sous-estimation des difficultés financières auxquelles le pays est confronté.
Plus précisément, la dette publique aurait atteint près de 100% du PIB en 2023, soit 26 points de pourcentage de plus que ce qui avait été annoncé auparavant. Quant au déficit budgétaire, il aurait grimpé à 12,3% du PIB, plus du double de ce qui avait été communiqué (4,9%). Ces disparités résultent principalement de la non-comptabilisation de certaines dettes et dépenses non budgétaires. Par exemple, des rattachements irréguliers de recettes et des transferts opaques de fonds vers des comptes spécifiques ont été signalés. Ces pratiques auraient permis de masquer l'étendue réelle des difficultés financières du pays. Des écarts importants entre les montants déclarés et les montants réels des emprunts ont également été relevés, contribuant à brouiller la compréhension de la situation économique.
Face à ces révélations, les appels à la mise en place de réformes structurelles se font entendre. Le ministre des Finances Cheick Diba a qualifié le rapport de "photographie fidèle" de la situation financière du pays, appelant à corriger les insuffisances avec rigueur. Cependant, ces conclusions suscitent des réactions contrastées au sein de la classe politique. Le parti de l'ancien président Macky Sall conteste vigoureusement le rapport, dénonçant sa méthodologie et accusant le gouvernement actuel de mener une nouvelle cabale.
Alors que certains observateurs craignent un risque de récession, le discours politique oscille entre alarmisme et appel à repenser le modèle de développement. L'économiste Cheikh Tidiane Ndiaye met en garde contre toute sortie intempestive sur la gestion du pays, tout en reconnaissant la nécessité de remettre en cause les pratiques financières passées. Certains, comme l'universitaire Felwine Sarr, plaident pour une "économie de la dignité", invitant à repenser le développement en dehors des modèles occidentaux. Cette perspective invite à une réflexion plus large sur les choix économiques futurs du Sénégal, allant au-delà des seules corrections immédiates des anomalies financières identifiées.