Cet été, la France a découvert que ses battements de jambes dans une piscine à Paris pouvaient déclencher un ouragan d'émotions dans le pays. Cet automne, elle observe un second "effet Léon Marchand", ce lointain cousin de l'effet papillon. Le quadruple champion olympique est capable de provoquer des sueurs gouvernementales à partir d'un simple tweet.

Quand les Héros Olympiques Deviennent des Porte-Paroles Influents

L'Émoji Qui a Secoué le Gouvernement

Son message, vu plus de 4 millions de fois depuis sa publication jeudi, est un émoji de clown. Il moque une promesse d'Emmanuel Macron abandonnée par le gouvernement. Celle de généraliser les deux heures hebdomadaires de sport supplémentaires au collège. Cette simple réaction a déclenché une réponse rapide et personnalisée de la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, qui a tenté de rassurer Léon Marchand et le public sur la poursuite de cette ambition, bien que sous une forme adaptée.

Quand les Champions Deviennent des Agents de Changement

Comme le nageur préféré des Français ou le pongiste Simon Gauzy, beaucoup d'athlètes de haut niveau ont le sentiment d'avoir rempli leur part du marché en poussant les enfants dans les clubs de sports, et qu'aujourd'hui, passé l'euphorie post-olympique, l'intendance gouvernementale ne suit pas. Ils se sentent trahis par un manque d'ambition et de soutien de la part des autorités.

Les Défis de la Mise en Œuvre

En réalité, le dispositif est mal né. Complémentaire des cours d'EPS, il visait à faire entrer les clubs et associations sportives dans les collèges sur le temps périscolaire et sur la base du volontariat. Peu habitués à ouvrir leurs portes, mal dotés en personnel, les établissements n'ont pas su ou pas voulu jouer le jeu. Seuls 7 500 collégiens en ont bénéficié en 2023-2024, un chiffre bien en deçà des objectifs initiaux.

L'Héritage Olympique en Jeu

Le symbole est catastrophique. Que reste-t-il de la promesse de "bâtir une nation sportive" et un "héritage" des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ? s'interroge l'expert en politiques publiques sportives Régis Juanico. Les spécialistes plaident pour une augmentation des heures d'EPS ou la rénovation d'infrastructures "inadaptées aux enjeux d'inclusion et de mixité". Ils préviennent que "cette absence d'ambition compromet la possibilité de construire un héritage durable des Jeux et de former les générations futures à des habitudes de vie saines et actives".