Dans le cadre de la loi de finances pour 2025, Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France, a exprimé ses préoccupations et propositions lors de la cérémonie des vœux à Paris. L'association milite pour une meilleure gestion des ressources et une décentralisation plus efficace. Elle souligne l'importance d'un budget stable et adapte aux réalités territoriales, tout en défendant des services publics essentiels comme l'eau et la gestion des déchets. De plus, Intercommunalités de France appelle à une modernisation du processus électoral pour favoriser la parité et renforcer le rôle des intercommunalités.
Le président d’Intercommunalités de France a insisté sur l'urgence d'établir un budget qui reflète les besoins réels des collectivités. Il a souligné que l'effort demandé aux collectivités, bien que réduit par le Sénat, reste significatif. Pour assurer une gestion durable, il propose que les ponctions sur recettes soient mises en réserve dans le budget des collectivités contributrices, garantissant ainsi leur restitution ultérieure. Cette mesure permettrait de maintenir une stabilité financière nécessaire au développement local.
Martin a également critiqué la complexité excessive des lois actuelles, appelant à des textes plus concis et adaptés aux spécificités des territoires. Selon lui, cette simplification faciliterait l'application des politiques locales et améliorerait l'efficacité administrative. La décentralisation est présentée comme un moyen d'économies, puisque les dépenses des collectivités ont diminué de 12 % à 11 % du PIB en deux décennies, malgré l'accroissement de leurs responsabilités. Il plaide pour une décentralisation accrue des aides à la rénovation énergétique, un soutien au développement économique et une généralisation du dialogue local dans le cadre du ZAN.
Intercommunalités de France s'oppose fermement à toute logique individualiste dans la gestion de l'eau et l'assainissement, soutenant plutôt un système mutualisé et coopératif. Martin a rappelé que la gestion des déchets est un service public géré par les intercommunalités, s'opposant notamment à l'idée que des entreprises privées puissent prendre en charge ces tâches. Il a également exprimé son soutien à l'Ademe, un organisme qu'il considère comme un outil précieux mais injustement critiqué.
Concernant le processus électoral, Sébastien Martin a plaidé pour la généralisation du scrutin de liste et du fléchage aux communes de moins de 1000 habitants avant les élections municipales et intercommunales de 2026. Cette proposition vise à imposer la parité et à promouvoir le débat intercommunal dans toutes les municipalités, sans distinction de taille. C'est une revendication ancienne de l'association, qui estime qu'il n'y a aucune raison que la parité ne commence qu'aux communes de plus de 1000 habitants. Cette réforme pourrait renforcer la représentativité et l'engagement citoyen dans les petites communes, tout en encourageant une gouvernance plus inclusive et participative.