Dans un contexte marqué par une surveillance accrue de la part des institutions européennes, la France a réussi à obtenir l'approbation de ses homologues pour son plan budgétaire 2025. Les discussions entre Bruxelles et Paris ont été intenses, reflétant la volonté commune de trouver un équilibre entre stabilité financière et croissance économique. L'accord obtenu est le résultat de plusieurs mois de négociations et d'ajustements stratégiques.
Le gouvernement dirigé par François Bayrou a dû revoir sa copie en profondeur afin de répondre aux critères stricts imposés par l'UE. Parmi les principaux défis figure la nécessité de réduire le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, avec une trajectoire visant à atteindre les 3 % d'ici 2029. Cette cible, bien que ambitieuse, est jugée réaliste et nécessaire pour assurer la viabilité économique du pays à long terme.
Initialement, Michel Barnier, prédécesseur de Bayrou, avait proposé une réduction plus radicale du déficit, fixée à 5,0 % du PIB en 2025. Ce scénario, bien qu'ambitieux, a été jugé trop optimiste par le Parlement, qui l'a finalement rejeté en décembre dernier. Le gouvernement Bayrou a donc dû adopter une approche plus modérée, axée sur des mesures plus pragmatiques et adaptées aux réalités économiques actuelles.
La Commission européenne a accueilli favorablement cette nouvelle orientation, affirmant que le plan actuel maintient “un niveau d’ambition suffisant” tout en évitant des mesures trop restrictives qui pourraient compromettre la croissance. Valdis Dombrovskis, commissaire européen à l’Économie et la Productivité, a souligné l'équilibre réussi entre stabilité budgétaire et dynamisme économique.
Malgré cette validation, la France reste sous étroite surveillance en raison de son niveau d'endettement élevé. Avec un déficit public estimé à 6,1 % du PIB en 2024, le pays affiche l'un des pires ratios parmi les Vingt-Sept, juste après la Roumanie. De plus, Paris détient le troisième plus haut taux d’endettement de l’Union, après la Grèce et l’Italie. Au troisième trimestre de 2024, la dette publique française s’élevait à 113,7 % du PIB, soit un total de 3 303 milliards d’euros.
Depuis l’été 2024, la France fait partie des huit États membres placés sous le régime de procédure de déficit excessif. Ces pays sont tenus de mettre en œuvre des mesures correctrices pour respecter les règles budgétaires de l’UE sous peine de sanctions financières. La prochaine évaluation est prévue pour la mi-2025, et elle sera déterminante pour évaluer les progrès réalisés.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement français a prévu un ensemble de mesures combinant des restrictions budgétaires et des incitations à la croissance économique. Parmi les principales dispositions figurent la réduction de certaines dépenses publiques non prioritaires, la lutte contre la fraude fiscale, ainsi qu’un soutien accru à l’investissement dans la transition énergétique et la numérisation de l’économie.
Eric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a insisté sur la nécessité de “restaurer la confiance des marchés”. Il a également souligné que ces ajustements étaient indispensables pour respecter les engagements européens et garantir la stabilité économique à long terme. La mise en œuvre de ces mesures sera suivie de près par l’UE, et leur succès dépendra largement de la capacité du gouvernement à naviguer entre contraintes budgétaires et stimulation de la croissance.