Après un parcours législatif tumultueux, les deux textes budgétaires sont enfin entrés en vigueur. Leur objectif est de réduire le déficit public à 5,4 % du PIB d'ici 2025, après une dégradation marquée l'an dernier. Le gouvernement vise à éviter une troisième année consécutive de mauvaises surprises budgétaires et à renforcer la transparence financière. Dans ce contexte, des mesures innovantes ont été annoncées pour améliorer la gestion des finances publiques.
Face à une dette croissante et un environnement politique instable, la France est sous haute surveillance européenne et internationale. Pour contrôler plus efficacement la dépense publique, un comité d'alerte a été créé, associant étroitement le Parlement. Ce groupe se réunira trois fois par an pour suivre l'exécution du budget et proposer des ajustements si nécessaire.
Cette nouvelle instance rassemble plusieurs ministres, des parlementaires, des représentants des caisses de la Sécurité sociale et le Premier président de la Cour des comptes. L'idée est de partager régulièrement les données budgétaires avec les élus, afin d'améliorer la prise de décision collective. Historiquement, ces évaluations étaient effectuées tardivement, ce qui posait des problèmes d'efficacité pour les corrections nécessaires. Avec ce nouveau système, l'objectif est de corriger les écarts dès qu'ils apparaissent, plutôt que d'attendre la fin de l'année.
Le gouvernement s'est engagé à rendre les données budgétaires plus accessibles au grand public. Des bases de données seront mises en ligne, permettant une meilleure compréhension de l'évolution des finances publiques. Un « événement national » sur les finances publiques sera également organisé pour encourager une conversation nationale sur le sujet.
Par ailleurs, un « cercle des prévisionnistes » sera créé pour améliorer la précision des prévisions économiques. Cet organisme regroupera des experts académiques et institutionnels, visant à s'adapter plus rapidement aux changements macroéconomiques. Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) jouera un rôle clé dans cette démarche, notamment en évaluant la tendance naturelle des dépenses publiques et en projetant l'évolution des finances à l'horizon 2050. Cette approche vise à anticiper les défis futurs, tels que la transition écologique, les investissements en défense et le vieillissement de la population, pour mieux planifier les politiques budgétaires à long terme.