La France face à un défi climatique sans précédent : Préparer une adaptation ambitieuse et résiliente
Oct 25, 2024 at 4:38 PM
La France se prépare à faire face à un défi climatique majeur, avec une hausse moyenne de 4 degrés Celsius prévue d'ici 2050 par rapport à l'ère pré-industrielle. Ce chiffre, bien que fondé sur un consensus scientifique, représente une véritable rupture dans l'approche de l'adaptation au changement climatique. Le gouvernement a dévoilé son troisième plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC3), qui vise à mobiliser l'ensemble de la société française pour relever ce défi de taille.
Une trajectoire de réchauffement qui bouscule les habitudes
Une prise de conscience nécessaire
La trajectoire de réchauffement de référence (TRACC) de 4 degrés Celsius constitue un véritable électrochoc pour les acteurs de l'adaptation au changement climatique. Jusqu'à présent, les collectivités et les entreprises disposaient d'une multiplicité de scénarios, rendant l'anticipation et la planification difficiles. Avec cette TRACC, le PNACC3 marque un tournant décisif, obligeant tous les secteurs à se préparer à une France à +4°C.Une résilience à tester
Cette hausse de température, bien que spectaculaire, n'est qu'un raccourci pour désigner une multiplication des événements climatiques extrêmes. Inondations, feux de forêt, relèvement des digues des centrales nucléaires, tout doit être repensé pour assurer la résilience du pays face à ces défis. Certains experts estiment que la France se refuse encore à envisager le pire, sous-évaluant l'ampleur des transformations nécessaires.Une approche locale et concrète
L'adaptation au changement climatique étant par nature très locale, le PNACC3 se veut pragmatique dans ses 51 mesures. Cependant, certains acteurs regrettent que cette énumération ne constitue pas encore une véritable politique publique cohérente. La décentralisation et l'implication des collectivités locales seront essentielles pour une mise en œuvre efficace.Un financement à la hauteur du défi
La question du financement de l'adaptation est cruciale dans un contexte budgétaire contraint. Bien que des mesures "sans regret" puissent être envisagées à court terme, les experts s'accordent sur le fait que les coûts vont rapidement augmenter. Le choix sera de s'adapter dès maintenant pour étaler l'effort sur 30 ans, ou de reporter les investissements, au risque de voir la facture exploser.Un système assurantiel à repenser
La modernisation du système assurantiel est identifiée comme une pierre angulaire de l'adaptation. L'État prévoit d'inciter les assureurs à proposer une offre abordable sur tout le territoire, grâce notamment à un observatoire de l'assurance des risques climatiques. Cependant, certains acteurs regrettent que le Fonds Barnier, essentiel à la prévention des risques, ne bénéficie pas des financements attendus.Une mobilisation de tous les acteurs
Conformément à l'objectif de s'approprier et d'adhérer au PNACC3, le plan est mis en consultation pendant deux mois, ouverte à tous. Chacun est ainsi invité à contribuer à son amélioration et à son enrichissement, dans une logique de co-construction. Cette démarche participative vise à garantir l'engagement de l'ensemble de la société française face à ce défi climatique sans précédent.