Dans une démarche proactive, la Belgique a décidé d'adopter la facturation électronique pour réduire les écarts de TVA. Cette initiative prévient également les pratiques frauduleuses et s'inscrit dans le cadre plus large du projet européen VIDA (TVA à l’ère numérique). Selon les experts, ce changement touche tous les professionnels disposant d’un numéro de TVA, mais se limite initialement aux transactions nationales. L’enjeu est colossal : un manque à gagner de 4,4 milliards d'euros en 2022 pour la Belgique seul. À l'échelle européenne, ce déficit atteint 89 milliards d'euros. La transition vers une déclaration directe via e-reporting devrait être complète d'ici 2030.
Au cœur d’une période où la fraude fiscale demeure un problème majeur, la Belgique met en œuvre une mesure innovante visant à renforcer son contrôle fiscal. En automne dernier, Sébastien Nothomb, expert en fiscalité, a souligné que cette obligation concerne non seulement les grandes entreprises mais aussi les petites structures comme les coiffeurs ou les fleuristes. Dans un contexte où les PME peuvent encore confondre facturation électronique et simple envoi de mail, cette réforme pourrait transformer leur quotidien administratif.
L’écart entre la TVA perçue et celle qui aurait dû l’être représente un montant colossal pour la Belgique, comparable au budget militaire souhaité par Theo Francken. Cela illustre la nécessité urgente d’agir face à une perte financière si significative. L’Union Européenne suit de près ces initiatives belges, consciente qu’à travers ses frontières, le marché intracommunautaire facilite souvent les pratiques frauduleuses. Par conséquent, une mise à jour technologique généralisée devient incontournable.
De plus, certains questionnent la justice même de cet impôt créé en France en 1954. Bien que reconnu pour son efficacité, il est critiqué pour sa neutralité sociale, appliquée de manière uniforme quelle que soit la situation économique du contribuable. Des propositions universitaires existent pour adapter les taux selon les revenus, mais cela soulève des problèmes liés à la vie privée.
Enfin, cette transition crée également un nouveau marché pour les plateformes homologuées de facturation électronique, comme Odoo, qui capitalise sur cette opportunité en lançant des campagnes publicitaires spécifiques.
Cette révolution dans le domaine fiscal promet donc non seulement de combler les lacunes actuelles, mais aussi de générer un flux économique autour de la modernisation comptable.
La facturation électronique constitue une avancée majeure dans la lutte contre l'évasion fiscale. Elle offre une transparence accrue tout en facilitant le suivi des transactions. Toutefois, elle impose également une adaptation technologique rapide aux entreprises, notamment aux petites structures. En tant que lecteur, on ne peut que saluer cette initiative qui rapproche davantage les citoyens de leurs responsabilités fiscales tout en favorisant une gestion publique plus honnête. Cette modernisation nous rappelle aussi que chaque évolution technique doit être accompagnée d'une réflexion approfondie sur les implications sociales des politiques fiscales.