L’isolement d’Israël devient celui de l’Occident et de la démocratie
Oct 5, 2024 at 7:31 AM
Israël, un an après : l'isolement et les défis d'un pays au cœur des tensions géopolitiques
Un an après l'attaque du 7 octobre 2023 qui a bouleversé le Proche-Orient, le Temps revient sur l'impact de cet événement dévastateur sur la vie des Israéliens et des Palestiniens, ainsi que sur les dynamiques qui redessinent la région et les débats qui agitent la Suisse.Un isolement croissant d'Israël sur la scène internationale
Une résolution historique à l'ONU
Le 18 septembre 2024, l'Assemblée générale des Nations Unies a voté en faveur de la première résolution déposée par l'État de Palestine. Cette résolution demande le retrait, dans un délai de 12 mois, des forces israéliennes des territoires occupés depuis 1967, à savoir Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est, dont la colonisation est jugée illégale par la Cour internationale de justice. Seuls 13 pays se sont rangés derrière Israël, dont une majorité de micro-États du Pacifique et des Caraïbes, ainsi que les États-Unis, deux pays européens (Hongrie et République tchèque), deux pays sud-américains (Argentine et Paraguay) et un pays africain (Malawi). Cette résolution marque un tournant dans la position de la communauté internationale vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.Une majorité européenne en faveur de la Palestine
Lors du même vote, 43 États se sont abstenus, dont près d'un tiers d'Européens, y compris la Suisse. Cependant, une majorité des Européens, emmenés par l'Espagne et la France, se sont ralliés à la résolution palestinienne, une position qui aurait été jugée excessive il y a encore peu de temps. Ce revirement reflète l'évolution des rapports de force au sein de la communauté internationale.La reconnaissance de l'État palestinien à l'ONU
En mai 2024, 143 pays (sur 193) ont voté en faveur de la reconnaissance de plein droit de l'État palestinien à l'ONU, au lieu de son statut d'observateur. Au Conseil de sécurité, il n'y a plus que Washington pour refuser de voter en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza. Un an après l'attaque du 7 octobre, Israël est plus isolé que jamais, sa disproportion dans la riposte et son mépris du droit international humanitaire le rapprochant d'un État paria aux yeux de la communauté internationale.Un tournant dans les relations Nord-Sud
Le conflit israélo-palestinien creuse la fracture entre l'«Occident» et le «Sud», avec une inversion du rapport de force. Pour la première fois, un pays du Sud a fait appel à un organe judiciaire international à l'encontre d'Israël, un point de rupture dans les dynamiques géopolitiques.Un double jeu de certains pays
Bien que plus isolé que jamais, Israël semble bénéficier du soutien de certains pays, qui jouent un double jeu. Ces pays, souvent alliés traditionnels d'Israël, maintiennent des relations diplomatiques et économiques avec l'État hébreu, tout en adoptant une position plus nuancée sur la scène internationale.L'impact sur la Suisse
Les débats autour du conflit israélo-palestinien agitent également la Suisse, qui a dû naviguer entre ses positions traditionnelles et les pressions de la communauté internationale. La Suisse s'est abstenue lors du vote à l'ONU, reflétant les tensions et les dilemmes auxquels le pays est confronté dans ce dossier.Vers une nouvelle ère de tensions géopolitiques
Un an après l'attaque du 7 octobre 2023, Israël se trouve dans une position délicate, confronté à un isolement croissant sur la scène internationale. Les dynamiques géopolitiques se sont profondément transformées, avec une inversion des rapports de force entre le Nord et le Sud. Ce contexte pose de nouveaux défis pour Israël, qui doit naviguer dans un environnement international de plus en plus hostile.