Depuis une décennie, Toyota a promu les véhicules à hydrogène comme alternative aux voitures 100% électriques. Cependant, malgré ces efforts, l’hydrogène peine à conquérir le marché automobile. Selon des données récentes, les ventes de véhicules à pile à combustible (FCEV) ont chuté de 54% entre janvier et novembre 2024 par rapport à la même période en 2023. De plus, l'impact des Jeux Olympiques de Paris 2024 sur les statistiques de vente souligne la faiblesse de la demande régulière pour ces modèles.
Les chiffres indiquent que les ventes de véhicules à hydrogène sont en baisse marquée. Les immatriculations liées aux événements spéciaux, comme les Jeux Olympiques, n’ont pas suffi à compenser cette tendance. En effet, près de 30% des immatriculations proviennent directement de ces événements. La réalité du marché montre que Toyota a vendu environ 1200 unités de Mirai entre janvier et novembre 2024, un nombre bien inférieur aux années précédentes.
Cette diminution des ventes peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d'abord, l'infrastructure de ravitaillement en hydrogène reste limitée dans de nombreux pays, ce qui freine l'adoption de cette technologie. De plus, le coût élevé de l'hydrogène, notamment aux États-Unis, rend ces véhicules moins attractifs pour les consommateurs. Comparativement, les voitures 100% électriques bénéficient d'une autonomie croissante, de temps de recharge plus courts et de prix plus abordables, ce qui accentue leur avantage concurrentiel.
Au-delà de Toyota, d'autres constructeurs automobiles continuent de soutenir l'hydrogène. BMW, Hyundai et Renault investissent toujours dans cette technologie, mais principalement pour des segments spécifiques comme les utilitaires. Ces entreprises espèrent que l'hydrogène pourrait trouver sa place dans des applications particulières où les avantages de cette énergie seraient mieux exploités.
D'un autre côté, des acteurs majeurs comme Volkswagen et Tesla restent sceptiques quant à l'avenir de l'hydrogène dans l'automobile. Elon Musk, PDG de Tesla, a qualifié l'hydrogène de "solution stupide" en matière de stockage d'énergie. Cette critique s'appuie sur des données scientifiques montrant que l'efficacité énergétique d'une voiture à pile à combustible est trois fois moindre que celle d'une voiture 100% électrique lorsqu'on produit l'hydrogène par électrolyse. Ainsi, la question se pose : l'hydrogène a-t-il vraiment un rôle à jouer dans l'avenir de la mobilité durable ?