L'ancien Premier ministre Gabriel Attal défend ses décisions face à la dégradation des finances publiques

Nov 8, 2024 at 10:00 AM
Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre de France, a comparu devant le Sénat le 8 novembre 2024 dans le cadre d'une mission d'information sur la détérioration des finances publiques du pays depuis 2023. Lors de cette audition, il a affirmé avoir pris des "décisions fortes" pour tenter de juguler le dérapage budgétaire lorsqu'il était à Matignon.

Un gouvernement confronté à des défis budgétaires sans précédent

### La révision des prévisions de croissance et le rehaussement de la cible de déficitLorsqu'il était à la tête du gouvernement, Gabriel Attal a dû faire face à une dégradation importante des finances publiques françaises. Face à cette situation, il a expliqué avoir pris des mesures rapides et ambitieuses. "Nous avons révisé la prévision de croissance, nous avons rehaussé la cible de déficit", a-t-il ainsi déclaré devant les sénateurs.Ces ajustements étaient nécessaires pour tenir compte de la réalité économique du moment et éviter que la situation ne se détériore davantage. Attal a souligné l'urgence d'agir, soulignant que son gouvernement avait dû "identifier et réaliser autant d'économies" en un temps record.### Des économies massives pour redresser les comptesOutre la révision des prévisions, l'ancien Premier ministre a indiqué que son équipe avait décidé de "faire 20 milliards d'euros d'économies en cours d'année" et de "préparer un budget de l'État avec 15 milliards d'euros d'économies". Ces efforts d'austérité budgétaire étaient nécessaires pour tenter de ramener les finances publiques sur une trajectoire plus soutenable. Attal a souligné que de telles mesures n'avaient jamais été prises auparavant sur une période aussi courte, témoignant de la "haute conscience de la tension sur nos finances publiques" de son gouvernement.### La défense de l'action de Bruno Le MaireGabriel Attal a également pris la défense de son ancien ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui a été régulièrement critiqué par le Sénat pour "insincérité" et "opacité" dans la gestion des comptes publics.Selon Attal, ces attaques étaient "scandaleuses" et ne rendaient pas justice à l'"obsession de désendetter la France" de Bruno Le Maire. Il a salué les efforts de son ancien collègue pour assainir les finances publiques, malgré un contexte particulièrement difficile.### Les défis à venir pour le nouveau gouvernementBien que l'ancien Premier ministre ait défendu son bilan, les chiffres restent préoccupants. Le déficit public devrait atteindre 6,1% du PIB cette année, un niveau très éloigné des prévisions initiales. Il ne reviendrait sous la barre des 3% autorisés par l'UE qu'en 2029, faisant de la France un "mauvais élève" de l'Union.Ces dérapages budgétaires soulèvent des questions sur la fiabilité des prévisions de l'ancienne majorité macroniste. Le Sénat devra également se pencher sur le projet de budget 2025, qui prévoit 60 milliards d'euros d'économies supplémentaires.Le nouveau gouvernement, mené par le Premier ministre Michel Barnier, aura donc la lourde tâche de redresser durablement les finances publiques françaises, dans un contexte économique et social particulièrement tendu.