Journalistes sous le feu : le lourd tribut payé dans les conflits de Gaza et du Liban
Oct 25, 2024 at 2:04 PM
Les journalistes continuent de payer un prix élevé pour leur travail sur le terrain, alors que les conflits à Gaza et au Liban font rage depuis plus d'un an. Malgré les appels à la protection des civils, les attaques contre les médias se poursuivent, avec de lourdes pertes parmi les reporters, caméramans et photographes couvrant ces zones de guerre.
Des vies sacrifiées pour informer le monde
Tragédie à Hasbaya : trois journalistes libanais tués
Vendredi 25 octobre, un raid israélien a visé un bâtiment abritant un centre de presse improvisé dans la ville de Hasbaya, au sud du Liban. Cette zone, jusqu'alors épargnée par l'offensive israélienne, a été le théâtre d'un drame. Trois journalistes libanais ont été tués dans cette attaque : Ghassan Najjar, cameraman pour la chaîne Al-Mayadeen, Mohammad Rida, ingénieur du son, et Wissam Kassem, photographe pour Al-Manar, le média officiel du Hezbollah. D'autres journalistes travaillant pour des médias locaux et arabes, comme Al-Jadeed et MTV, se trouvaient également sur les lieux.Cette frappe a suscité de vives condamnations au Liban. Le Premier ministre Najib Mikati a dénoncé une "agression délibérée" et un "nouveau chapitre des crimes de guerre" d'Israël. Les organisations de défense des journalistes, comme Reporters sans frontières (RSF) et Amnesty International, ont également qualifié cette attaque de "délibérée", appelant à l'ouverture d'une enquête internationale pour "crime de guerre".Un bilan lourd pour les médias
Ce n'est malheureusement pas la première fois que des journalistes paient un lourd tribut dans ces conflits. En octobre 2023, un raid israélien avait déjà tué le photographe de l'agence Reuters Issam Abdallah et blessé six autres reporters, dont deux de l'Agence France-Presse (AFP).Selon les autorités libanaises, onze journalistes ont été tués et huit autres blessés sur le sol libanais depuis octobre 2023. À cela s'ajoute le bilan tragique de Gaza, où plus de 130 journalistes ont perdu la vie depuis le début du conflit, d'après les chiffres de RSF.Armée libanaise et Finul dans la ligne de mire
Les journalistes ne sont pas les seules victimes collatérales de ces affrontements. Les frappes israéliennes ont également tué 163 secouristes et soignants, ainsi que 22 soldats de l'armée libanaise, pourtant non engagée dans les combats.Les experts militaires estiment que l'objectif d'Israël est de repousser l'armée libanaise hors de la zone frontalière, malgré les appels au cessez-le-feu et à l'application de la résolution 1701 de l'ONU. Des frappes similaires ont également visé la force onusienne de maintien de la paix (Finul), suscitant l'indignation générale.Israël affirme que le Hezbollah se cache derrière les positions de la Finul pour mener des attaques, mais ces justifications peinent à convaincre. Les journalistes libanais s'interrogent sur les véritables raisons de ces attaques, qui semblent viser à déstabiliser les forces de sécurité et de maintien de la paix au Liban.