Une Nomination Inattendue à la Tête de l'Éducation Nationale
C'est une arrivée particulièrement inattendue rue de Grenelle, mais qui permet aux partisans d'Emmanuel Macron de garder la main sur un ministère de premier plan. La macroniste Anne Genetet a en effet été nommée samedi ministre de l'Éducation nationale.Une Transition Délicate pour l'Éducation Française
Une Ministre Peu Connue du Milieu Éducatif
Députée du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance), Anne Genetet s'apprête à découvrir une administration particulièrement exigeante. À 61 ans, elle sera la sixième titulaire de ce portefeuille en sept ans, ce qui témoigne de la complexité du poste et des défis à relever. Inconnue du grand public et surtout des enseignants, la native de Neuilly-sur-Seine devra rapidement se familiariser avec les enjeux du système éducatif français.La Crise d'Attractivité du Métier d'Enseignant
L'un des défis majeurs qui attend la nouvelle ministre sera de s'attaquer à la crise d'attractivité du métier d'enseignant. Avec plus de 3 000 postes non pourvus aux concours cette année, il est urgent de revaloriser la profession et de s'attaquer au sentiment de solitude ressenti par de nombreux enseignants. Anne Genetet a d'ailleurs annoncé vouloir "travailler sur la dévalorisation du métier et la solitude des enseignants, ainsi que sur le besoin de formation continue".La Réforme de la Formation Initiale des Enseignants
Outre la crise d'attractivité, la ministre devra également gérer l'application de la réforme de la formation initiale des enseignants, ainsi que les suites du "choc des savoirs", une série de mesures annoncées par Gabriel Attal fin 2023 qui ont crispé le monde enseignant, comme les groupes de niveau. L'expérimentation de l'uniforme, la place des écrans à l'école ou le brevet des collèges sont d'autres sujets sensibles qui l'attendent.Une Nomination Qui Soulève des Interrogations
La nomination d'Anne Genetet a suscité de nombreuses interrogations, y compris au sein du camp présidentiel. Une députée macroniste la décrit comme une parlementaire "sérieuse", mais reconnaît la "surprise" qui a traversé une grande partie du groupe en la voyant succéder à Nicole Belloubet. De plus, la députée socialiste Anna Pic souligne que "il ne [lui] est pas apparu qu'elle était passionnée par le fonctionnement de notre système éducatif".La Réaction des Syndicats Enseignants
Les syndicats enseignants ont également exprimé leur mécontentement face à cette nomination. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, a ainsi cinglé sur Twitter que "même la Macronie ne sait pas ce qu'elle connaît vraiment des dossiers Éduc(ation)". De son côté, Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré, voit dans la ministre un "clone de Gabriel Attal pour continuer la politique engagée".Le Parcours d'Anne Genetet
Avant d'entrer en politique, Anne Genetet était médecin de formation et a exercé à la Croix-Rouge et en centre de protection maternelle infantile. Elle se décrit comme une "fille de l'école publique, de bout en bout, de l'école à la fac". Son engagement politique a débuté en 2016 avec son ralliement à En Marche !, avant d'être élue députée de la 11e circonscription des Français de l'étranger en 2017. Réélue en 2022 et 2024, elle a consacré une bonne partie de ses mandats aux questions de diplomatie et de défense.Il reste maintenant pour la nouvelle ministre de l'Éducation nationale de convaincre les syndicats et de s'attaquer aux nombreux défis qui l'attendent, dans un contexte de crise du système éducatif français.