Guerre en Ukraine : quelles sont les cibles “légitimes” que Kiev veut viser avec des missiles longue portée en Russie ?

Sep 13, 2024 at 7:06 AM

L'Ukraine en quête d'une autorisation pour frapper la Russie en profondeur

Depuis des mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande à ses alliés l'autorisation d'utiliser des armes de longue portée pour cibler des objectifs stratégiques russes. Cette requête divise cependant les pays occidentaux, certains craignant une escalade du conflit. Alors que Londres y est favorable, les États-Unis refusent pour l'instant d'accorder cette autorisation.

Une stratégie de ciblage précise pour limiter la capacité d'action de Poutine

Des cibles militaires "légitimes" en Russie

Kiev réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires qu'elle juge "légitimes". Selon des experts, il existerait jusqu'à 250 cibles potentielles, notamment des bases aériennes, des dépôts de munitions, des centres de soutien et des casernes abritant des unités d'infanterie et de forces spéciales.Ces cibles ont été identifiées à partir de renseignements de source ouverte, mais il est probable que les services de renseignement ukrainiens disposent de plans de ciblage encore plus détaillés et actualisés. Le ministre de la Défense ukrainien a d'ailleurs récemment présenté son plan de ciblage en Russie lors d'une visite à Washington.

Priorité aux défenses antiaériennes et aux nœuds ferroviaires

Les cibles prioritaires pour les Ukrainiens seraient sans doute les défenses antiaériennes russes, afin de limiter la capacité de Moscou à riposter aux frappes ukrainiennes. Les pistes et bases d'où décollent les chasseurs bombardiers russes, ainsi que les nœuds ferroviaires permettant l'acheminement de troupes et de matériel vers le front, seraient également des objectifs de choix.En effet, l'armée russe se déplace principalement par voie ferrée, ce qui en fait une cible stratégique pour les Ukrainiens. En frappant ces infrastructures, Kiev espère pouvoir réduire significativement la capacité d'action de Vladimir Poutine en Ukraine.

Une autorisation qui divise les alliés

Cependant, l'autorisation d'utiliser ces armes de longue portée pour frapper en Russie même divise les alliés de l'Ukraine. Londres y est favorable, mais les États-Unis refusent pour l'instant d'accorder cette autorisation, craignant une escalade du conflit et un risque de confrontation nucléaire.Le président russe, Vladimir Poutine, a d'ailleurs averti que permettre à l'Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée signifierait que "les pays de l'OTAN sont en guerre contre la Russie". Cette déclaration illustre bien les enjeux géopolitiques et stratégiques qui entourent cette question.

Une autorisation conditionnée par les États-Unis

Selon des informations de presse, le président américain Joe Biden serait prêt à autoriser l'Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes. Cette position reflète les préoccupations de Washington quant aux risques d'escalade et de confrontation nucléaire.La "discussion stratégique en profondeur" prévue le 13 septembre entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et Joe Biden à Washington sera sans aucun doute l'occasion d'aborder cette question épineuse. Les alliés de l'Ukraine devront trouver un équilibre entre le soutien à Kiev et la gestion des risques liés à une telle autorisation.