Guerre au Proche-Orient : “Les massacres du 7 octobre ont libéré la parole antisémite en France”, condamne l’avocate perpignanaise Corinne Serfati

Oct 5, 2024 at 4:01 PM
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Israël, un pays en état de siège permanent

Corinne Serfati Chetrit, une avocate perpignanaise d'origine juive, vit depuis un an dans un sentiment d'horreur face aux images insoutenables des attaques terroristes en Israël. Malgré la douleur et l'incompréhension, elle se bat pour défendre les valeurs démocratiques et lutter contre l'antisémitisme en France et en Europe, conséquences directes de ces événements tragiques.

Une lutte sans relâche pour la justice et la paix

Israël, une nation assiégée

Le 7 octobre 2023 restera à jamais une "date de rupture" pour Corinne Serfati Chetrit. Ce jour-là, elle a été confrontée à des images d'horreur qu'elle n'aurait jamais imaginées : le massacre de bébés dans les bras de leurs parents, des jeunes fauchés en pleine fête. Depuis, elle ne peut s'empêcher de changer de chaîne dès que le sujet est évoqué, tant le traumatisme est profond. Jamais elle n'aurait pensé que son pays d'origine, Israël, serait attaqué de manière si brutale et imprévisible par des terroristes. Elle décrit une "situation d'effroi, barbare, impossible à anticiper".Face à ce cauchemar, Corinne a créé un groupe WhatsApp pour échanger avec ses amis sur leurs émotions et leurs peurs. Loin d'être un réseau social habitué, elle a trouvé dans ce groupe un exutoire pour "grandir ensemble au travers de [leurs] douleurs" et "évacuer" ce sentiment d'horreur. Son autre moyen de ne pas sombrer dans la peur est de se battre sur le plan judiciaire.

La bataille du droit contre l'antisémitisme

Dès le 7 octobre, Corinne Serfati Chetrit s'est totalement investie dans la lutte contre l'antisémitisme, plaidant dans toute la France pour "rétablir la justice au grand jour". Elle défend l'intérêt démocratique face à la flambée de l'apologie du terrorisme et de l'antisémitisme, conséquences directes des événements du 7 octobre. Un combat difficile, car les doctrines extrémistes "se réinventent vite et sous des formes nouvelles".Corinne Serfati Chetrit accumule les exemples de cette "effrayante importation du conflit israélo-palestinien en France". Dans la rue comme sur les réseaux sociaux, elle est confrontée à des centaines d'appels au meurtre, de menaces de viol, de ciblages de gens et de propos antisémites "postés tous les jours". Malgré cela, elle a déjà obtenu 4 peines de prison ferme à l'encontre de ces individus.

Une angoisse permanente et un traumatisme malsain

Cette situation a des conséquences désastreuses au sein des communautés juives des Pyrénées-Orientales, de l'Aude et d'ailleurs. On cache les étoiles de David, les Mézouzahs, les kippas, et la sécurité est renforcée autour des écoles et des synagogues. "L'angoisse est permanente, le traumatisme malsain", déplore Corinne Serfati Chetrit, abasourdie d'entendre la parole antisémite se libérer.Elle est également consternée de voir des drapeaux palestiniens flotter dans des manifestations syndicales. Quant à Israël, elle estime que le Premier ministre Netanyahu "prend des décisions protectrices pour le peuple" et que "Israël n'a pas d'autre choix que d'assurer sa survie". Malgré les attaques, Corinne Serfati Chetrit reste convaincue que "le peuple d'Israël a cette faculté de penser que la vie l'emporte sur tout" et que "Israël ne disparaîtra jamais".