Guerre au Proche-Orient : «Emmanuel Macron est dans une logique opportuniste», selon l’historien Georges Bensoussan

Oct 7, 2024 at 7:22 AM

Macron, un leader opportuniste dans le conflit au Proche-Orient ?

Selon l'historien Georges Bensoussan, le président français Emmanuel Macron adopterait une "logique opportuniste" dans sa gestion du conflit israélo-palestinien. Ses récentes déclarations appelant à ne pas fournir d'armes à Israël soulèvent des questions sur la cohérence de sa politique étrangère dans la région.

Une position diplomatique délicate à naviguer

Une approche nuancée, mais critiquée

Emmanuel Macron a appelé samedi à "ne pas fournir les armes de la guerre" à Israël, tout en réaffirmant la "solidarité (de Paris) avec la sécurité d'Israël". Cette déclaration, faite lors du Congrès de la Francophonie, a été interprétée par l'historien Georges Bensoussan comme une manœuvre "opportuniste" visant à "donner des gages à un certain nombre de pays francophones dans ce sorte de tropisme anti-israélien".Selon Bensoussan, cette position est "assez inconséquente sur le plan diplomatique", car elle semble contradictoire : "On ne peut pas à la fois dire à un pays 'vous avez le droit de vous défendre' mais en même temps 'vous ne pouvez vous défendre que les mains liées dans le dos'."

La recherche d'un équilibre délicat

Macron a justifié sa position en affirmant que "si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence c'est de ne pas fournir les armes de la guerre". Il a également critiqué les États-Unis, soulignant que "ceux qui (les) fournissent ne peuvent pas chaque jour appeler à nos côtés au cessez-le-feu et continuer de les approvisionner".Cette prise de position nuancée reflète la difficulté pour la France de trouver un équilibre entre son soutien à Israël et sa volonté de jouer un rôle de médiateur dans le conflit. D'un côté, Paris souhaite préserver ses relations avec Tel-Aviv, de l'autre, il doit aussi tenir compte des sensibilités de ses alliés francophones, plus critiques envers la politique israélienne.

Une fenêtre d'opportunité diplomatique ?

Certains observateurs estiment que les déclarations de Macron pourraient néanmoins ouvrir une fenêtre d'opportunité diplomatique. En appelant à un cessez-le-feu sans fournir d'armes, la France pourrait se positionner comme un médiateur crédible, capable de dialoguer avec toutes les parties.Cependant, cette stratégie n'est pas sans risque. En se démarquant ainsi des États-Unis, principal soutien militaire d'Israël, Macron s'expose à des critiques de la part de ses alliés occidentaux. Il devra donc naviguer avec précaution pour préserver ses relations avec Israël tout en affirmant un rôle de médiation.

Une opportunité de relancer le processus de paix ?

Au-delà des considérations diplomatiques, les déclarations de Macron pourraient aussi ouvrir la voie à une relance du processus de paix israélo-palestinien. En appelant à un cessez-le-feu et en refusant de fournir des armes, la France pourrait se positionner comme un acteur clé pour favoriser un dialogue constructif entre les deux parties.Cependant, cela nécessiterait une volonté politique forte de la part de tous les acteurs impliqués, ainsi qu'une capacité à dépasser les clivages historiques et les méfiances accumulées. La tâche s'annonce ardue, mais une telle initiative pourrait permettre de redonner un nouvel élan à la recherche d'une solution durable au conflit.