Gouvernement Barnier, retraites, procès des assistants parlementaires… Le “8h30 franceinfo” de Sébastien Chenu

Sep 13, 2024 at 9:57 AM

Le Rassemblement national, un adversaire politique de taille pour le gouvernement Barnier

Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement national, a été l'invité du "8h30 franceinfo" le vendredi 13 septembre. Il a abordé plusieurs sujets brûlants, notamment la position de son parti face au gouvernement Barnier, la réforme des retraites et le procès des assistants parlementaires européens du FN.

Un parti prêt à tout pour s'opposer au gouvernement Barnier

### Le Rassemblement national, un adversaire de poidsLe Rassemblement national ne fait pas de cadeau au gouvernement Barnier. Sébastien Chenu l'affirme sans détour : "Michel Barnier n'est pas un allié, c'est un adversaire politique". Le parti d'extrême droite le combat "depuis fort longtemps" et entend bien continuer à le faire. Cependant, le député du Nord concède que le RN "lui donne une chance de montrer qu'il est capable de changer de logiciel et de prendre à bras-le-corps des grands sujets sur lesquels nous l'attendons : pouvoir d'achat, immigration, sécurité". Mais si le Premier ministre ne répond pas à ces attentes, le RN n'hésitera pas à passer à l'action.### Une ligne rouge sur les impôtsAlors que le budget 2024 est en préparation à l'Assemblée nationale, le Rassemblement national a déjà fixé une ligne rouge : pas question d'accepter une hausse d'impôts. "S'il y a des hausses d'impôts, nous irons jusqu'à la censure, nous n'excluons rien", prévient Sébastien Chenu. Le parti entend bien mettre le Premier ministre "sous surveillance, voire même sous une certaine forme de pression" pour l'empêcher d'augmenter la pression fiscale.### Une stratégie de "pression" et de "surveillance"Le porte-parole du RN l'assure : son parti n'hésitera pas à utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire plier le gouvernement. "Nous n'excluons rien : pour, contre ou abstention par définition. Nous avons déjà démontré que nous étions capables de voter pour des textes présentés par d'autres, contre des textes ou de nous abstenir", explique-t-il. Une manière de placer le Premier ministre sous une "certaine forme de pression" et de le "mettre sous surveillance".### Un bras de fer sur la réforme des retraitesLe Rassemblement national a d'ailleurs déjà dégainé une arme de choix : la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites. "Nous, nous mettons sur la table l'abrogation de la réforme des retraites qui est souhaitée par une majorité de Français", affirme Sébastien Chenu. Le parti d'extrême droite entend ainsi doubler la gauche, qui a elle aussi promis de revenir sur cette réforme. "La gauche, dans son cynisme le plus absolu, sera donc capable de taper sur des casseroles, de manifester, de faire réélire Élisabeth Borne, et ensuite de ne pas voter l'abrogation de la réforme des retraites parce que ça arrive devant eux, est-ce que tout ça est très sérieux et très respectueux des électeurs ?", ironise le porte-parole du RN.### Un procès qui n'inquiète pas le Rassemblement nationalEnfin, Sébastien Chenu s'est exprimé sur le procès du Rassemblement national, accusé d'emplois fictifs au Parlement européen. "On est assez sereins", assure-t-il, tout en contestant fermement les révélations du quotidien Libération, qui accuse le président du RN Jordan Bardella d'avoir bénéficié de faux documents pour le tenir écarté du procès. Le député du Nord regrette cependant que le journaliste auteur du livre-enquête "Machine à gagner" soit "un militant politique" qui "a fait de la lutte contre le RN l'alpha et l'oméga de son engagement".