La Réole, le nouveau terrain de jeu de Raphaël Glucksmann
Raphaël Glucksmann, le vainqueur des élections européennes, a choisi la commune de La Réole, en Gironde, pour lancer sa nouvelle ambition politique. Loin des critiques des Parisiens, il compte bien s'enraciner dans les territoires et séduire un électorat plus large que les seuls jeunes urbains.Un mouvement en pleine expansion qui inquiète la gauche
Une rentrée politique dans les terres
Raphaël Glucksmann a fait sa rentrée politique ce week-end dans la commune de La Réole, en Gironde. Cette cité médiévale de 4 000 habitants, située au bord de la Garonne, est un choix symbolique pour l'ancien candidat aux élections européennes. Loin de l'agitation parisienne, il souhaite s'ancrer dans les territoires et aller à la rencontre des Français, loin des critiques des "grincheux parisiens" qui le moquent.Avec ses 13,8% des voix aux européennes, Raphaël Glucksmann a en effet sauvé la gauche d'un désastre annoncé. Mais ses anciens amis du Parti socialiste l'ont ensuite "humilié" en signant, dans son dos, un pacte avec Jean-Luc Mélenchon pour les législatives. Un coup de poignard qui l'a "déniaisé" de la politique et l'a poussé à se réinventer.Une mue rapide et inattendue
À la surprise générale, le mouvement Place publique, fondé par Raphaël Glucksmann, a connu une croissance fulgurante ces dernières semaines. Le nombre d'adhérents a ainsi bondi de 400%, passant d'un petit millier à plus de 11 000. Sa vice-présidente, Aurore Lalucq, députée européenne, sent que l'opinion publique est prête à le suivre. Il est donc temps pour Place publique de franchir une nouvelle étape et de se structurer en véritable parti politique, avec l'objectif de présenter des candidats aux prochaines élections législatives.Raphaël Glucksmann a donc décidé de se mettre en route pour sillonner la France, à l'image de tous les candidats sérieux à l'élection présidentielle. La Réole n'est que la première étape de cette nouvelle ambition. Place publique est à la recherche de généreux donateurs et de cadres pour se transformer en une véritable force de frappe, mais aussi de propositions.Une gauche inquiète face à cette nouvelle dynamique
Cette mue rapide de Place publique commence sérieusement à inquiéter la gauche. Celui qu'on pensait cantonné à un rôle de "force d'appoint" depuis Bruxelles, séduisant uniquement les jeunes urbains, a en réalité un appétit d'ogre qui dérange. Il entend bien séduire un électorat plus large, allant des paysans aux ouvriers en passant par les fonctionnaires. Il n'hésite pas non plus à interroger les faiblesses de la gauche sur les questions de sécurité et d'immigration.Les ténors de la gauche viennent bien lui rendre visite sur les bords de la Garonne, mais sans trop s'attarder. Ils observent avec méfiance ce "ruisseau qui veut devenir fleuve" et commencent déjà à l'égratigner, lui reprochant tout et son contraire. Certains le voient même comme un "obsolescent programmé", condamné à être "dévoré par les dinosaures" de la politique.Pourtant, comme le disent les as du marketing politique, peut-être faudrait-il laisser sa chance au produit. Un peu d'air frais, par les temps qui courent, ne peut pas faire de mal. Même s'il vient de la campagne.