Gaza, un an après : ne pas s’habituer

Oct 8, 2024 at 7:21 PM

Gaza : Une Tragédie Humanitaire Qui Défie la Conscience Mondiale

Meurtrie par la vengeance impitoyable de Nétanyahou et interdite à la presse internationale depuis un an, l'enclave palestinienne de Gaza veut exister et faire entendre son désespoir. Nous avons voulu l'écouter.

Une Enclave Condamnée à Vivre dans les Ruines et la Souffrance

Une Guerre Dévastatrice Qui a Transformé Gaza en Champs de Ruines

Il y a tout juste un an, le 9 octobre 2023, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré que, après l'attaque du Hamas sur ses citoyens, Israël entrait officiellement en guerre, que sa revanche serait "terrible" et "changerait la face du Moyen-Orient". Pour la première et sans doute unique fois de toute sa carrière politique, Nétanyahou ne mentait pas. Sa guerre a effectivement transformé Gaza en champs de ruines, avec des dizaines de milliers de personnes tuées et 90 % de ses 2,2 millions d'habitants déplacés, souvent à plusieurs reprises.

Des Habitants Déracinés, Privés de Leur Terre Ancestrale

La majorité des habitants de Gaza n'en sont pas originaires et n'ont pas eu d'ancêtre qui aurait pu en témoigner : ils sont les descendants de réfugiés qui ont été expulsés, ou qui ont fui par peur, pendant la guerre de 1948. Nombre d'entre eux peuvent voir depuis Gaza la terre où vivaient leurs parents et grands-parents, même si eux n'y mettront jamais les pieds.

Un Désastre Humanitaire Sans Fin

Déjà déclarée par les Nations unies en 2017 "zone invivable" en raison de son manque d'eau potable, Gaza est maintenant synonyme d'un désastre humanitaire sans fin. Les camions-citernes qui se déplacent encore dans le territoire entraînent d'immenses attroupements, et les prix explosent pour toutes les denrées, les tentes, les médicaments. Nour Z. Jarada, psychologue gazaouie, décrit un quotidien rythmé par la guerre et le chagrin : "Je n'aurais jamais cru que je reviendrais sur une année entière de guerre, tout comme je n'aurais jamais imaginé survivre à tant de douleur."

L'Impuissance de la Communauté Internationale

Que peut-on encore définir comme "normal" dans cette situation ? Certainement pas l'impuissance de la communauté internationale, qui n'a pas eu une seule initiative susceptible de mettre un terme à cette tragédie. Tous les efforts diplomatiques, y compris ceux de la France et des États-Unis, ne visent qu'à "contenir" les hostilités, autrement dit éviter que la guerre ne se propage aux alentours. "Contenir", c'est laisser les Gazaouis périr à petit feu.

Un Peuple Interdit d'Exister et de Faire Entendre Son Désespoir

Interdite par Israël (et par l'Égypte) à la presse internationale depuis un an, Gaza veut exister et faire entendre son désespoir. Médecins, humanitaires, commerçants, ils décrivent les privations, les blessures et le deuil qui font partie de leur quotidien, un quotidien qu'il faut s'interdire d'accepter comme "normal".

Une Vengeance Impitoyable Qui N'a Atteint Aucun de Ses Objectifs

Ce qui est arrivé et continue d'arriver aux millions de Palestiniens innocents est tout aussi horrible que le massacre du 7 Octobre et ne saurait constituer une réponse justifiable. Aucun des quatre objectifs définis par le Premier ministre israélien il y a tout juste un an - l'éradication du Hamas, la sécurisation des frontières d'Israël, le retour des otages retenus à Gaza et la réunification de la société israélienne - n'a été atteint, au contraire. Le seul résultat de cette vengeance impitoyable aura été d'amplifier la haine mutuelle entre les deux peuples et d'éterniser leur douleur. Et cela, ce n'est pas normal non plus.