L'armée israélienne affirme avoir vaincu le Hamas, une déclaration cruciale dans la guerre de Gaza

Le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a affirmé dimanche 6 octobre que l'armée a vaincu la branche armée du Hamas, une déclaration corroborée par des experts. Cette prise de parole intervient à la veille des commémorations du 7-Octobre, date marquant un tournant dans le conflit de Gaza.

Une victoire militaire qui ouvre la voie à une nouvelle phase politique

Une défaite majeure pour le Hamas

Selon le général Herzi Halevi, l'essentiel de l'appareil militaire du Hamas a été démantelé au cours de cette année de guerre. "On parle d'armes, d'hommes et de structure de commandement", explique le général Jérôme Pellistrandi, un expert sollicité par BFMTV.com. Bien que le Hamas puisse encore mener des actions ponctuelles, sa capacité de nuisance est désormais très limitée. Les chiffres sont éloquents : 23 des 24 bataillons du Hamas auraient été détruits, et le nombre total de combattants de l'organisation serait passé de 30 000 avant le 7-Octobre à un niveau beaucoup plus faible aujourd'hui. Israël affirme avoir tué 17 000 terroristes et démantelé de nombreux tunnels et caches d'armes. Cette offensive a infligé un coup dur à la branche armée du Hamas.

Un message de l'armée au pouvoir politique

En affirmant que le Hamas a été vaincu, le chef de l'armée israélienne envoie un message clair à l'opinion publique et au gouvernement. "Si le chef de l'armée l'écrit, c'est qu'il a des fondements solides. Ce n'est pas une parole en l'air, il s'engage auprès de l'opinion publique israélienne qui a été traumatisée par le 7-Octobre", souligne le général Pellistrandi.Mais au-delà de cette déclaration, on peut y voir un signe de tension entre l'armée et le pouvoir politique. L'historienne Frédérique Schillo relève que le communiqué fait une distinction entre la branche militaire et la branche politique du Hamas, une nuance que les Israéliens ne font généralement pas. "Il n'y a que les chercheurs en Europe qui le font", explique-t-elle, y voyant "une crise très claire entre l'appareil militaire et le gouvernement".

Vers un cessez-le-feu et une stratégie politique

Selon l'experte, l'armée considère que sa mission sur le terrain est accomplie et réclame désormais une stratégie politique pour mettre fin au conflit. "On peut dire que Tsahal a fait son travail. On considère que la guerre est terminée sur le terrain, l'armée réclame une stratégie politique, parce que l'heure d'un cessez-le-feu est venue", analyse Frédérique Schillo.En effet, l'opinion publique israélienne semble exténuée par ce conflit et souhaite le retour des otages et la fin des hostilités. Une étude publiée ce lundi par l'Israel Democracy Institute montre que 53% des Israéliens estiment qu'il est "venu le moment de mettre fin à la guerre à Gaza". L'armée semble donc vouloir pousser le gouvernement Netanyahu à adopter une approche plus politique pour trouver une issue à ce conflit.