L'eau du robinet contaminée par des polluants éternels dans plusieurs communes françaises
Une enquête menée par la cellule investigation de Radio France a révélé que l'eau du robinet de 38 communes françaises, dont Valence et Avignon, est souillée par des polluants éternels dépassant les seuils de détection. Cette découverte alarmante soulève des questions sur la qualité de l'eau potable dans ces régions et les risques potentiels pour la santé des habitants.Des résultats inquiétants pour la santé publique
Des PFAS détectés dans l'eau potable
L'enquête a été menée sur une période de deux mois, entre avril et juin 2024, par les journalistes des 44 antennes locales de France Bleu. Ils ont réalisé 89 prélèvements dans l'eau potable de plusieurs communes afin de déterminer la présence de PFAS, ces molécules chimiques qui s'accumulent dans l'organisme et peuvent avoir un effet néfaste sur la santé.Le choix des communes et des lieux de prélèvement a été guidé par la proximité entre des captages d'eau et des sources potentielles de contamination, telles que des usines, des aéroports, des casernes de pompiers, des papeteries ou des centres de traitement de déchets. Au total, vingt-cinq PFAS ont été recherchés lors des analyses.Avignon, la commune la plus touchée
Parmi les communes de nos départements, Avignon se démarque avec la présence de trois polluants éternels détectés en faible quantité le 27 mai 2024, dont l'acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS), un PFAS interdit en France en raison de sa toxicité sur la thyroïde et la fertilité.Les deux autres PFAS relevés (PFBA et PFHxA) ne sont pas considérés comme cancérogènes, mais leur présence dans l'eau potable reste préoccupante. Avignon décroche ainsi la palme de l'eau du robinet la plus chargée en polluants éternels de nos territoires.Valence, également touchée
L'autre commune de nos départements épinglée par l'enquête est Valence, où cinq polluants éternels non cancérogènes ont été détectés en faible quantité le 30 mai 2024. Ces résultats interviennent alors qu'en février dernier, des tests effectués par la ville avaient confirmé l'éradication de perfluorés repérés dans l'eau potable en 2023.Des communes épargnées
En revanche, les analyses effectuées sur l'eau du robinet des six autres communes de nos territoires ciblées par l'enquête – Grenoble et Tullins (Isère), Sallanches (Haute-Savoie), La Léchère (Savoie), Les Ollières-sur-Eyrieux (Ardèche) et Mazan (Vaucluse) – n'ont pas révélé d'anomalie, aucun des vingt-cinq polluants éternels recherchés ne dépassant les seuils de détection.Des conséquences potentiellement graves pour la santé
La présence de ces polluants éternels dans l'eau potable soulève de sérieuses inquiétudes quant à leurs effets sur la santé des populations concernées. Les PFAS sont connus pour s'accumuler dans l'organisme et peuvent avoir des impacts néfastes sur la thyroïde, la fertilité et d'autres fonctions vitales.Cette situation met en lumière l'urgence d'agir pour assurer la qualité de l'eau du robinet et protéger la santé des citoyens. Les autorités compétentes devront prendre des mesures pour identifier les sources de contamination, mettre en place des systèmes de filtration efficaces et informer les populations sur les risques potentiels.L'enquête de la cellule investigation de Radio France souligne l'importance de surveiller étroitement la qualité de l'eau potable et de s'attaquer à la problématique des polluants éternels, afin de garantir un accès à une eau saine et sans danger pour tous les Français.