Deux-Sèvres : Un réseau familial d'escrocs vendait des voitures d'occasion

Dec 12, 2024 at 6:21 PM
Le 6 juin 2024, après des investigations minutieuses menées par les gendarmes de la compagnie de Bressuire, un coup de fil important a mis fin à un vaste réseau de revente de véhicules d'occasion par des méthodes douteuses. Ce réseau était orchestré par des membres d'une seule famille dans le Thouarsais. Quatre hommes ont été arrêtés, et huit voitures, des grosses cylindrées, ont été saisies. Cette affaire a attiré l'attention et suscité des émotions.

Le dénouement à Niort

Six mois plus tard, l'affaire a repris la scène devant le tribunal correctionnel de Niort. À l'audience, une partie des 23 victimes a été présente, représentée ou non par un avocat. Cependant, leur déception a été grande lorsque les quatre prévenus n'étaient pas présents. Après leur garde à vue en juin, ils ont été libérés et convoqués. Le président Igor Souchu a tenté de résumer l'affaire.Il part de la plainte d'une femme en 2023 qui a acheté une voiture d'occasion sur le site Le Bon Coin, croyant qu'elle s'agissait d'un professionnel. En voulant vérifier le contrôle technique, elle a découvert que le contrôle était faux. Les enquêteurs ont ensuite travaillé dur pour remonter le réseau. Ils ont découvert 190 annonces sur Le Bon Coin, dont plusieurs avec le même numéro issu d'un téléphone prépayé. Le vendeur de la voiture a fourni des fausses factures de réparations, des fausses contrôles techniques et même un faux nom.

La famille derrière le crime

Derrière ce nom et ces entreprises fantômes, il s'agit en fait de plusieurs membres d'une même famille d'origine roumaine avec un mode opératoire bien établi. Ils mettent en vente un véhicule et se permettent même de baisser le prix au moment de la rencontre avec l'acheteur, mais la voiture vaut en réalité beaucoup moins que le prix annoncé. Me Olivier Martinez, l'avocat d'une des victimes, juge cette affaire comme une escroquerie "en bande organisée".

Les agissements des prévenus

On a constaté que les prévenus n'utilisaient que de l'argent liquide et se permettaient même de toucher des prestations sociales, jusqu'à 1700 € par mois. Lorsqu'ils ont été auditionnés, la plupart d'entre eux ont reconnu leurs actes mais ont minimisé leur importance. Un seul des quatre mis en cause est représenté par un avocat, un homme de 40 ans. Me Ambroise Garlopeau évoque le rôle "moins important" de son client, qui n'a vendu que dix véhicules et ne roule pas sur l'or. Cependant, la procureure Anne Laparra pense exactement le contraire. Elle considère que son client a le casier judiciaire le plus inquiétant, car il a déjà été condamné pour des faits du même type et aussi pour le trafic d'être humain.

Les peines infligées

Le tribunal a rejoint le parquet et a ordonné contre le plus jeune frère de 41 ans la peine la plus lourde : quinze mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Son frère de 40 ans a été condamné à neuf mois ferme, et les deux plus jeunes de la famille auront un an ferme avec un mandat d'arrêt délivré. Tous les quatre ont une interdiction définitive de territoire français et doivent rembourser les victimes. Le montant total des préjudices moraux et matériels s'élève à 35800 €, sans parler de ce qu'ils doivent à l'Urssaf pour l'activité non déclarée, qui s'élève à plus de 100000 € pour les deux frères quadras.