Conflit au Proche-Orient : Quand les médias deviennent la cible

Oct 25, 2024 at 10:34 AM
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Dans un contexte de tensions exacerbées au Proche-Orient, la guerre fait rage, et les journalistes se retrouvent malheureusement pris dans la tourmente. Alors que le village de Hasbaya, au Liban, était jusqu'alors épargné par les affrontements, une frappe israélienne a tragiquement coûté la vie à trois professionnels des médias. Cet événement soulève de nombreuses questions sur le respect du droit international humanitaire et la protection des civils, y compris des reporters, dans les zones de conflit.

Quand la liberté de la presse devient une cible

Hasbaya, un village devenu zone de guerre

Situé près de la région de l'Arkoub, au Liban, le village de Hasbaya a longtemps été un havre de paix, abritant une population majoritairement druze et chrétienne. Cependant, depuis le début du conflit, cette localité a servi de refuge à de nombreux déplacés fuyant les zones frontalières. C'est dans ce contexte que des journalistes, couvrant la guerre au sud du Liban, s'étaient installés à Hasbaya, pensant y trouver un endroit sûr pour exercer leur métier.Malheureusement, cette tranquillité relative a été brisée par une frappe israélienne meurtrière. Trois journalistes, Wissam Qassem, Ghassan Najjar et Mohammad Reda, ont perdu la vie dans cette attaque, tandis que d'autres, notamment d'Al Jazeera et d'Al Qahera, ont été blessés. Aucune base militaire du Hezbollah ne se trouvait pourtant dans ce village, remettant en question la légitimité de cette frappe.

Quand les journalistes deviennent des cibles

Depuis le début du conflit au Liban, six journalistes ont été tués par l'armée israélienne. En octobre dernier, une équipe de l'AFP et de Reuters avait déjà été prise pour cible dans le village de Alma El Chaab, entraînant la mort du photoreporter Issam Abdallah. Deux autres correspondants de la chaîne de télévision Al-Mayyadeen, Farah Omar et Rabih Memari, avaient également été tués en novembre 2023.Ces attaques contre des civils, dont la prise pour cible va à l'encontre du droit international humanitaire, soulèvent de vives inquiétudes. Le ministre libanais de l'information, Ziad Makari, n'a pas hésité à qualifier ces événements de "crimes de guerre", accusant Israël de vouloir "terroriser les médias pour dissimuler les crimes et les destructions".

Un élargissement du champ du conflit

Depuis le début de la semaine, l'armée israélienne a annoncé qu'elle s'attaquerait désormais aux intérêts économiques du Hezbollah au Liban. Un élargissement du champ du conflit qui se traduit sur le terrain, où Tel Aviv ne s'attaque plus seulement aux cibles militaires du parti-milice chiite, mais à tout ce qui semble s'associer de près ou de loin avec cette organisation.Cette stratégie visant à s'en prendre à toutes les facettes du Hezbollah, implanté dans de nombreux secteurs de la société libanaise, fait peser un risque de fracture dans un pays déjà fragilisé. En s'attaquant à la représentation politique, au système bancaire, aux écoles ou encore aux hôpitaux, Israël semble vouloir affaiblir le Hezbollah de manière globale, au détriment de la population civile.

Un appel à la protection des journalistes

Ces événements tragiques soulignent l'importance cruciale de la protection des journalistes dans les zones de conflit. Leur rôle essentiel pour informer le public et témoigner des réalités du terrain ne doit pas être entravé par des attaques délibérées visant à les dissuader de couvrir les événements.Le droit international humanitaire doit être respecté, et les journalistes, en tant que civils, doivent bénéficier d'une protection renforcée. Cet appel à la sauvegarde de la liberté de la presse et de la sécurité des reporters est d'autant plus important dans un contexte où les médias sont devenus une cible à part entière du conflit.