L'Azerbaïdjan, pays riche en ressources pétrolières et gazières, s'apprête à accueillir la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP29. Cependant, cette conférence soulève des questions sur les véritables intentions du régime d'Ilham Aliev, qui a nommé un ancien cadre de la compagnie nationale pétrolière, Socar, à sa tête. Alors que le pays cherche à se positionner comme un acteur vert, les critiques sur ses pratiques environnementales persistent.
Une Opportunité de Redorer l'Image de l'Azerbaïdjan
L'Azerbaïdjan, pays riche en hydrocarbures, a décidé d'organiser la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP29, à Bakou. Ce choix n'est pas anodin, car il s'agit pour le régime d'Ilham Aliev d'une opportunité de redorer l'image du pays sur la scène internationale. En effet, l'Azerbaïdjan est souvent critiqué pour ses pratiques environnementales, notamment en raison de l'importance du secteur pétrolier et gazier dans son économie.Un Ancien Cadre de Socar à la Tête de la COP29
Pour présider cette conférence, le gouvernement azerbaïdjanais a choisi Mukhtar Babayev, un ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale Socar. Avec 26 ans d'expérience au sein de cette entreprise, puis en tant que ministre, Babayev est un personnage clé du régime d'Ilham Aliev. Cette nomination soulève des interrogations sur les véritables intentions du gouvernement, qui semble vouloir utiliser cet événement pour faire du "greenwashing", c'est-à-dire donner une image plus verte de l'Azerbaïdjan sans pour autant changer fondamentalement ses pratiques.Le Financement de la COP29 par Socar
Le financement de la COP29 de Bakou est également révélateur des liens étroits entre le gouvernement et le secteur pétrolier. En effet, c'est la filiale "verte" de Socar, Socar Green LLC, qui est le principal sponsor de l'événement. Cette entreprise, spécialisée dans les énergies renouvelables, permet à la compagnie nationale de se donner une image plus écologique. Cependant, les critiques persistent sur le fait que l'essentiel des revenus de Socar provient encore des hydrocarbures.Le Stade Olympique de Bakou, Symbole de la Richesse Pétrolière
Un autre élément révélateur des liens entre le pouvoir politique et le secteur pétrolier est la construction, en 2015, du stade olympique de Bakou. Avec ses 70 000 places, cet équipement a été financé grâce aux revenus du pétrole et du gaz. C'est d'ailleurs dans ce stade que le président Aliev lancera officiellement la COP29, soulignant ainsi le rôle central du secteur des hydrocarbures dans l'économie azerbaïdjanaise.Les Défis Environnementaux de l'Azerbaïdjan
Malgré ces efforts de communication, l'Azerbaïdjan fait face à de nombreux défis environnementaux. La pollution de l'air, de l'eau et des sols, ainsi que la dégradation des écosystèmes, sont des problèmes majeurs dans le pays. Les experts soulignent également les risques liés à l'exploitation intensive des ressources pétrolières et gazières, qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur l'environnement.La Transition Énergétique, un Défi de Taille pour l'Azerbaïdjan
Pour relever ces défis environnementaux, l'Azerbaïdjan doit s'engager dans une véritable transition énergétique, en diversifiant son mix énergétique et en investissant davantage dans les énergies renouvelables. Cependant, le poids du secteur pétrolier et gazier dans l'économie du pays rend cette transition difficile. Le gouvernement doit donc trouver un équilibre entre ses ambitions vertes et la nécessité de préserver ses revenus issus des hydrocarbures.En accueillant la COP29, l'Azerbaïdjan cherche à donner une image plus verte de son économie et de son développement. Cependant, les critiques persistent sur les liens étroits entre le pouvoir politique et le secteur pétrolier, ainsi que sur les véritables intentions du régime d'Ilham Aliev. La transition énergétique du pays reste un défi de taille, qui nécessitera des efforts soutenus et une volonté politique forte pour réussir.