Comment le gouvernement Barnier achève le « dépassement » promis par Emmanuel Macron

Sep 21, 2024 at 8:12 PM

La Droitisation Assumée du Gouvernement Macron

Après la nomination du gouvernement d'Élisabeth Borne, il est clair que le président Emmanuel Macron a choisi une voie résolument de droite, abandonnant son discours de "dépassement" des clivages politiques. Ce choix soulève de nombreuses interrogations et critiques, notamment de la part de la gauche, qui y voit une trahison de ses engagements électoraux.

Une Équipe Gouvernementale Marquée à Droite

Un Exécutif Penché à Droite

Le nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne se caractérise par une nette prédominance de personnalités issues de la droite politique. Matignon, l'Intérieur, l'Agriculture, le Logement et les Sports sont tous dirigés par des figures de la droite républicaine. Même les poids lourds repêchés du précédent gouvernement, comme Rachida Dati, Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu, proviennent des Républicains. Cette composition tranche avec les promesses de "dépassement" des clivages politiques formulées par Emmanuel Macron en 2017.

Une Ouverture Symbolique à Gauche

La nomination de Didier Migaud, un ancien député socialiste, au ministère de la Justice, ne suffit pas à donner l'illusion d'un équilibre politique. Cet "ouverture" à gauche apparaît davantage comme un geste symbolique, à l'image de ce qui avait été fait en 2007 avec Fadela Amara ou Éric Besson. La réalité est que l'exécutif penche clairement à droite, comme cela n'avait pas été le cas depuis les années Sarkozy et Fillon.

Une Majorité Fragile et Dépendante de l'Extrême Droite

Avec une majorité relative à l'Assemblée nationale, le gouvernement Borne se retrouve dans une situation de fragilité, dépendante du bon vouloir de Marine Le Pen et du Rassemblement national. Certains observateurs n'hésitent pas à parler d'une "victoire idéologique" pour l'extrême droite, qui a notamment obtenu des concessions sur la loi immigration.

Le Malaise des Marcheurs Historiques

Cette droitisation assumée du gouvernement suscite des crispations au sein même de la majorité présidentielle. Des figures historiques d'En Marche, comme Sacha Houlié ou Éric Bothorel, expriment leur désarroi face à cette orientation politique qu'ils jugent trop éloignée des engagements initiaux du mouvement.

Une Architecture Gouvernementale Révélatrice

L'architecture même du gouvernement trahit cette inclination à droite, avec des intitulés de ministères qui semblent caricaturaux. La création d'un ministère délégué à la "sécurité du quotidien", ou le rétrogradement de l'Égalité entre les femmes et les hommes au rang de secrétariat d'État, en sont des exemples éloquents.

Un Retour en Arrière pour la Gauche

Pour la gauche, cette droitisation du gouvernement est vécue comme une trahison des promesses de "dépassement" des clivages politiques. Certains n'hésitent pas à comparer la situation actuelle à celle de 2007, lorsque Nicolas Sarkozy était arrivé au pouvoir. Le sentiment est que les électeurs de gauche qui avaient cru en Macron en 2017 se réveillent aujourd'hui avec un gouvernement bien plus à droite que prévu.