Bataille budgétaire : Chacun défend son pré carré avant le budget 2025
À l'approche de la présentation du budget 2025 par le gouvernement Barnier, de nombreux secteurs s'agitent pour défendre leurs intérêts. Collectivités locales, PME, ministre de la Justice... chacun craint de devoir contribuer aux efforts d'économies nécessaires pour réduire le déficit public. Le gouvernement, sans majorité à l'Assemblée, tente de rassurer tout en maintenant la trajectoire budgétaire.Une bataille budgétaire qui s'annonce âpre
Des craintes de trop d'impôts et pas assez de réformes
Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République (EPR), a exprimé ses inquiétudes concernant le budget 2025. Selon lui, le budget qui se dessine risque de "ne pas intégrer assez de réformes et trop d'impôts", menaçant ainsi la compétitivité des entreprises et le pouvoir d'achat de la classe moyenne. Il a notamment critiqué la hausse prévue des charges pour les entreprises, la hausse de l'électricité ou encore le gel temporaire des retraites. M. Attal a proposé des alternatives, comme la reprise de la réforme de l'assurance-chômage.Les collectivités locales dans le viseur
Les collectivités locales sont particulièrement remontées contre un effort budgétaire qui leur serait demandé à hauteur de 5 milliards d'euros. Le président de l'Association des maires de France, David Lisnard, a dénoncé le fait que "l'État demande aux autres d'assumer ses propres turpitudes". Le Premier ministre Michel Barnier a tenté de les rassurer, affirmant que l'effort serait "partagé" et que les collectivités les plus fragiles seraient protégées.Les PME inquiètes des hausses de cotisations
Les PME s'opposent à toute remise en cause des allégements de cotisations patronales ou des aides à l'embauche d'apprentis. Selon le secrétaire général de la CPME, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, cela se traduirait par "une augmentation du coût du travail", ce qui n'est pas ce que demandent les entreprises.Tensions au sein du gouvernement
Le budget 2025 fait également l'objet de tensions au sein même du gouvernement. La ministre de l'Éducation, Anne Genetet, a exprimé le "besoin de sanctuariser le budget de l'école". De son côté, le garde des Sceaux Didier Migaud a prévenu que le budget de la Justice "ne serait pas satisfaisant", malgré les assurances de la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur le maintien d'une hausse des effectifs.Un budget sous pression
Ce projet de budget 2025 prévoit un effort budgétaire d'environ 60 milliards d'euros, dont 40 milliards d'économies sur les dépenses et 20 milliards de recettes supplémentaires. Face aux critiques, le gouvernement affirme que ses propositions "ne sont pas figées" et qu'il est ouvert au dialogue, à condition que le volume global de l'effort ne soit pas remis en cause.