L'industrie automobile européenne face à des défis majeurs : Appel urgent à l'aide des institutions européennes
L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), dont ne fait plus partie le groupe Stellantis, a lancé un appel pressant aux institutions européennes pour obtenir des mesures d'aide urgentes avant l'entrée en vigueur des nouveaux objectifs de réduction des émissions de CO2 pour les voitures et les camionnettes en 2025.Une transition écologique semée d'embûches pour l'industrie automobile européenne
Baisse des ventes de véhicules électriques : Un défi de taille pour les constructeurs
Jusqu'à présent, les constructeurs ont réussi à respecter la norme CAFE (Corporate Average Fuel Economy), qui leur impose de respecter une moyenne annuelle d'émissions par voiture vendue, grâce à l'essor de l'électrique et à l'amélioration des moteurs thermiques. Cependant, la baisse continue des ventes de voitures électriques depuis fin 2023 (12,6 % des ventes en Europe sur les douze derniers mois contre 13,6 % un an plus tôt) complique sérieusement la donne. Les constructeurs se retrouvent face à un défi de taille, devant concilier les objectifs ambitieux de réduction des émissions avec la réalité du marché.Des conditions essentielles manquantes pour stimuler l'adoption des véhicules zéro émission
Les constructeurs affirment faire leur part dans la transition écologique en électrifiant leurs gammes de véhicules. Cependant, ils déplorent le manque de conditions essentielles pour stimuler la production et l'adoption de véhicules à émission zéro. Parmi ces conditions, on peut citer le déploiement insuffisant des infrastructures de recharge et de distribution d'hydrogène, l'absence d'un environnement de production compétitif, le manque d'énergie verte abordable, l'insuffisance des incitations fiscales et des aides à l'achat, ainsi que les difficultés d'approvisionnement en matières premières, en hydrogène et en batteries.La menace des amendes et des réductions de production : Un scénario préoccupant
Les constructeurs avertissent que le non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 pourrait entraîner des amendes de plusieurs milliards d'euros, qui pourraient être mieux investies dans la transition vers la neutralité carbone. Ils craignent également d'être contraints de réduire leur production de véhicules thermiques de plus de deux millions d'unités, soit l'équivalent de plus de huit usines, avec les pertes d'emplois associées. Une telle situation pourrait affaiblir la chaîne d'approvisionnement et de valeur européenne.Un appel urgent à la révision anticipée de la réglementation sur les émissions de CO2
Face à ces défis, l'ACEA, présidée par le patron de Renault Luca de Meo, demande instamment à la Commission européenne d'avancer à 2025 les révisions de la réglementation sur le CO2 pour les véhicules légers et les véhicules lourds, actuellement prévues pour 2026 et 2027 respectivement. Cet appel vise à obtenir un délai supplémentaire pour permettre aux constructeurs de s'adapter aux nouvelles exigences.La position divergente de Stellantis : "Tout le monde connaît les règles depuis longtemps"
Se dissociant de ses concurrents, le numéro 2 européen Stellantis a défendu dimanche l'entrée en vigueur de la nouvelle norme, estimant que "tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course".L'ACEA suggère des mesures d'urgence pour éviter les amendes et les réductions de production
Selon une note informelle citée par Bloomberg et Le Monde, l'ACEA a suggéré le 13 septembre à la Commission européenne d'activer une rare procédure d'urgence pour décaler de deux ans les normes renforcées. Les constructeurs estimaient le montant potentiel des amendes à 13 milliards d'euros, et craignaient d'être contraints de réduire leur production de véhicules thermiques de plus de deux millions d'unités, "soit l'équivalent de plus de huit usines", avec les pertes d'emplois associées. Ils envisageaient également d'acheter des crédits d'émissions auprès de constructeurs moins polluants, subventionnant ainsi leurs concurrents non-européens.