Au procès des viols de Mazan, la diffusion des premières vidéos d’un accusé plonge la salle d’audience dans un grand malaise

Sep 19, 2024 at 7:22 PM

Révélations choquantes : les images accablantes du procès Pelicot

Jeudi 19 septembre, la cour criminelle du Vaucluse a été le théâtre d'un moment particulièrement éprouvant lors du procès Pelicot. Des images et des vidéos de viols ont été projetées, mettant en scène Dominique Pelicot et son complice Jacques C. face à la victime, Gisèle Pelicot. Malgré les dénégations de l'accusé Jacques C., qui ne reconnaît que des "atteintes sexuelles", ces preuves audiovisuelles sont venues étayer les accusations de viol aggravé.

Des preuves accablantes qui bouleversent le procès

Des images insoutenables, mais nécessaires pour la justice

Bien que la diffusion de ces images soit extrêmement difficile à supporter, tant pour les victimes que pour les témoins, elle s'avère indispensable pour faire toute la lumière sur cette affaire. Le président de la cour, Roger Arata, a dû ouvrir le dossier "ABUS" et faire projeter dix photos et trois vidéos de la soirée du 24 février 2020, malgré la douleur évidente de Gisèle Pelicot. Ces images, parmi les près de 4 000 retrouvées sur les appareils de Dominique Pelicot, constituent des preuves accablantes qui ne peuvent être ignorées.

Des accusations de viol aggravé que Jacques C. conteste

Lors de son interrogatoire, Jacques C., 72 ans, a affirmé ne reconnaître que des "atteintes sexuelles" et non des viols, malgré les éléments de preuve. Il a notamment contesté avoir "introduit un doigt" dans le vagin de la victime, contrairement aux conclusions des enquêteurs. Cependant, le président a rappelé que dans le cadre d'un cunnilingus, "il peut y avoir une pénétration", précisant que "le sexe d'une femme commence au niveau des petites lèvres". Face à ces dénégations, l'avocat général a demandé la diffusion des photos et vidéos impliquant Jacques C.

Des aveux accablants de Dominique Pelicot

Lors de la projection des vidéos, Dominique Pelicot, l'époux de Gisèle Pelicot, a été invité à s'exprimer. Sans ciller, il a reconnu qu'il y avait eu "un cunnilingus avec une langue pénétrante" ainsi que "des pénétrations digitales". Il a également affirmé que c'était bien Jacques C. qui avait filmé la fellation qu'il a pratiquée sur son épouse inconsciente. Ces aveux ont ainsi démoli la défense de son coaccusé.

Une étape douloureuse pour les 35 accusés qui nient les faits

Cette diffusion d'images et de vidéos a été une épreuve particulièrement difficile pour l'ensemble des accusés, dont 35 sur 51 au total contestent les faits de viol. Certains ont baissé la tête, tandis que Gisèle Pelicot a dû détourner le regard, consciente qu'il s'agissait d'une nouvelle étape infiniment douloureuse de ce procès. L'avocat de la famille, Antoine Camus, a d'ailleurs interrogé Jacques C. sur son respect envers les femmes, en référence à une déclaration antérieure de l'accusé.

Un silence pesant, reflet de l'horreur des faits

Après la projection des vidéos, un silence total a régné dans la salle d'audience, soulignant l'horreur des actes commis. Le président, Roger Arata, a laissé passer quelques secondes qui ont semblé infinies, avant de demander qui reprendrait la parole. Son malaise était palpable, tout comme celui de l'ensemble des personnes présentes, confrontées à la cruauté de ces crimes.