Au Népal, Katmandou et sa vallée dévastées par des pluies torrentielles

Sep 30, 2024 at 9:40 AM

Katmandou, une ville submergée par les eaux

Trois jours de pluie continue ont transformé la rivière Bagmati qui traverse Katmandou, la capitale népalaise, en un monstre de boue, charriant troncs d'arbre, mâts électriques, voitures et déchets en tout genre. La vallée de Katmandou, région la plus touchée par les inondations meurtrières, a reçu la moitié de la moyenne annuelle de précipitations en seulement deux jours, plus de 700 mm de pluie. Le bilan provisoire à l'échelle du pays s'élevait à 193 morts et plus d'une trentaine de disparus.

Une catastrophe naturelle aux conséquences dévastatrices

Une crise humanitaire sans précédent

Les eaux en furie ont envahi la capitale népalaise, Katmandou, ainsi que l'ancienne capitale royale, Patan, un joyau médiéval situé à quelques kilomètres. La rivière Bagmati a atteint une hauteur de 6,16 mètres à Khokana, soit 2,16 mètres au-dessus du seuil d'alerte. Les habitants ont dû sauter de toit en toit pour échapper à la montée des eaux. Plus de 4 000 personnes ont été secourues, mais la colère gronde contre le gouvernement, critiqué pour la lenteur des opérations de secours et le manque d'équipement pour faire face à une telle catastrophe.

Des pluies torrentielles d'une ampleur inédite

Ces pluies torrentielles sont tombées sur des sols déjà saturés par une mousson abondante, 25 % plus importante que la normale dans la capitale. Selon Arun Bhakta Shrestha, le responsable des risques climatiques et environnementaux du Centre international pour le développement intégré des montagnes (Icimod), un système de basse pression dans le golfe du Bengale et la position plus septentrionale que d'habitude du creux de mousson sont à l'origine des pluies tardives et exceptionnellement intenses de cette fin septembre. La mousson au Népal s'étale normalement de mi-juin à mi-septembre.

Une urbanisation anarchique aggravant les dégâts

Si les dégâts sont si importants dans la capitale, c'est en raison de l'urbanisation non contrôlée et anarchique. Katmandou a poussé comme un champignon pour accueillir depuis trois décennies un flux constant de migrants venus des campagnes, à la recherche d'emplois, de services de santé et d'éducation. La mégapole, très congestionnée, exposée aux risques de tremblement de terre, continue de s'étendre dans la vallée, augmentant la pression sur des ressources limitées. Autrefois idyllique, cette vallée riche d'un patrimoine exceptionnel, est devenue une immense zone urbaine, dévorant les espaces agricoles et naturels.

Un bilan humain et matériel lourd

Au moins 73 personnes ont péri dans la vallée de Katmandou, et le bilan provisoire à l'échelle du pays s'élevait à 193 morts et plus d'une trentaine de disparus, lundi 30 septembre. Les eaux en furie ont également envahi l'ancienne capitale royale de Patan, causant d'importants dégâts dans cette ville médiévale. Les autorités ont dû mobiliser d'importants moyens pour secourir les populations sinistrées, mais la lenteur des opérations et le manque d'équipement ont suscité la colère des habitants.