Un Chirurgien Accusé de Centaines d'Agressions Sexuelles sur Mineurs

Joël Le Scouarnec, un ancien chirurgien de 73 ans, est accusé d'avoir commis près de 300 actes de viols et d'agressions sexuelles sur des mineurs, principalement pendant leurs opérations chirurgicales. Son procès, considéré comme "hors normes" par la justice, devrait se tenir en 2025 à Vannes et durer plusieurs mois.

Une Affaire Choquante qui Révèle les Abus de Pouvoir dans le Milieu Médical

Des Centaines de Victimes Âgées en Moyenne de 11 Ans

Selon le procureur de Lorient, Stéphane Kellenberger, Joël Le Scouarnec est accusé d'avoir commis 111 viols aggravés et 189 agressions sexuelles aggravées sur 299 victimes, dont 285 étaient âgées de moins de 20 ans au moment des faits, et 256 de moins de 15 ans. L'âge moyen de ses victimes est de 11 ans.Le chirurgien, spécialiste de la chirurgie digestive, a reconnu son implication dans de nombreux faits. Il a expliqué les modes opératoires qu'il utilisait, la furtivité de ses actes et les stratégies de dissimulation qu'il mettait en place pour ne pas être découvert. Il consignait scrupuleusement les noms de ses victimes dans des carnets, associés à des récits de sévices.

Un Procès Hors Normes Prévu en 2025

Après quatre ans d'instruction, Joël Le Scouarnec a été renvoyé fin septembre devant la cour criminelle du Morbihan. Son procès, qui devrait se tenir au premier semestre 2025 à Vannes, est prévu pour durer trois à quatre mois.Bien que le chirurgien ait reconnu une partie des faits, la présomption d'innocence reste de mise. Les faits les plus anciens remontent à janvier 1989, et les plus récents à janvier 2014. Durant cette période, six lois relatives à la prescription ont été successivement appliquées, ce qui a complexifié l'analyse de la prescription.

Des Victimes Vulnérables en Salle d'Opération

Le parquet a notamment pris en compte le fait que de nombreuses victimes se trouvaient en salle d'opération, en phase d'anesthésie, de réveil ou de sédation, et n'étaient donc pas en mesure de se rendre compte des faits commis sur elles et de les dénoncer.Joël Le Scouarnec, déjà condamné en 2020 à 15 ans de détention en Charente-Maritime pour des faits pédocriminels similaires, encourt une peine maximale de 20 années de réclusion pour cette affaire.Cette affaire choquante met en lumière les abus de pouvoir qui peuvent se produire dans le milieu médical, où les patients sont particulièrement vulnérables. Elle soulève des questions importantes sur la protection des mineurs et la nécessité de renforcer les contrôles et les mesures de sécurité dans les établissements de santé.